Musécole, ou quand l'art va à la rencontre des enfants

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Le projet Musécole revient séduire, pour la troisième année consécutive, enfants, parents, et enseignants en transformant l’école Massignon 2 en musée et ses salles de classe en ateliers de création animés par des artistes.

Le 04/02/2014 à 15h33

Le projet Musécole revient séduire, pour la troisième année consécutive, enfants, parents, et enseignants en transformant l’école Massignon 2 en musée et ses salles de classe en ateliers de création animés par des artistes. Une cinquantaine d’œuvres, signées par les plus grands noms de la peinture moderne et prêtées pour l’occasion par les artistes, seront exposées pour, tout comme les deux précédentes éditions qui ont d’ailleurs été très médiatisées, le plus grand bonheur des petits. Des plus grands, aussi, qui ont partagé, en 2012 et 2013, le même émerveillement que les enfants qui ont non seulement découvert des toiles plus belles les unes que les autres mais ont pris un plaisir non dissimulé à s’adonner eux-mêmes aux joies de la peinture sous la douce et enthousiaste direction d’artistes généreux et de renom.

L’édition 2013 avait été consacrée au portrait, et avait donné lieu à un magnifique diaporama sur l’art à travers les temps, un diaporama signé Ali Alami, cofondateur de ce projet dans lequel l’accompagne Laurence Vaudour-Islane.

L’édition 2014 sera, elle, dédiée à l’art abstrait. L’exposition-événement débutera le 3 avril pour se clôturer le 11 avril. De grands noms de l’art pictural marocain ont une fois encore répondu présents à cette initiative culturelle, à la fois éducative et ludique. Parmi les multiples œuvres exposées cette année, des toiles de Mahi Binebine, Moulay Youssef El Kahfai, Abdellah El Hariri, Mohamed Drissi, Zine El Abidine, et bien d’autres… Avant cela, un nouveau diaporama, sur l’art abstrait cette fois et toujours élaboré par Ali Alami, sera présenté mardi 4 février à 17h à l’école Massignon 2, en salle de réunion. Pour l’occasion, l’artiste peintre, critique d’art, enseignant et responsable du Mécénat culturel de la Société générale, donnera une intervention sur l’art abstrait.Pour en savoir plus sur ce projet, nous avons interviewé Ali Alami.

Le360 : Comment a commencé l’aventure Musécole et quel était le but de cette initiative ?

Ali Alami : Cet événement est né d’une rencontre entre une enseignante (Laurence Vaudour-Islane) et moi-même , parent d’élève. Tous deux passionnés d’art, nous sommes partis d’un défi (comment associer deux mots et surtout deux espaces, trop étrangers l’un à l’autre le MUSEE et l’ECOLE), et l’idée a suscité beaucoup d’enthousiasme aussi bien auprès du directeur de l’établissement, Bruno Lemorvan, de l’équipe enseignante de Louis Massignon, que des artistes. La petite exposition prévue initialement s’est vite transformée en rencontre artistique hors-pair tant sur le plan des œuvres exposées que des ateliers proposés aux élèves. La générosité et la disponibilité des artistes a été telle que nous sommes passés de 2 jours en 2012 à une semaine en 2013.

Vous préparez aujourd’hui la 3e édition de Musécole. Pouvez-vous nous parler des deux premières ?

Dans un premier temps, un thème est décidé : la représentation du corps dans l’art et le portrait ont été ceux des éditions précédentes. Habituellement organisé fin mars pour coïncider avec la Grande Lessive, installation artistique éphémère proposée à travers le monde, Musécole se décline sous plusieurs aspects. Le prermier est pédagogique : les élèves, lors d’activités plastiques et de sensibilisation à l'histoire de l’art, vont découvrir les artistes représentant le thème abordé. Le second est culturel : un diaporama est conçu pour présenter la thématique à travers les différentes époques. Il sera une occasion fabuleuse pour découvrir les artistes de renommée nationale voire internationale. Un musée éphémère est créé dans une salle de l’école (bibliothèque, salle de motricité). Une cinquantaine d’œuvres d’artistes différents y sont exposées sous les regards curieux et ébahis des grands et des petits. Considérant le succès du premier Musécole étalé sur deux jours, nous sommes passés à une semaine d’exposition en 2013. Une vingtaine d’artistes se prêtent au jeu en venant animer des ateliers et des rencontres tout au long de la journée et accompagnent les élèves dans une démarche de sensibilisation et de médiation. Il S’agit donc pour l’occasion de passer du statut de consommateur à celui de spectateur.

Cet événement se déroule-t-il toujours à l’école Massignon ? D’autres écoles ont-elles exprimé le souhait de s’ouvrir à ce genre d’éducation active à l’art?

Pour le moment, effectivement, il ne s’est déroulé qu’à Massignon Mers Sultan, même si 2 classes de Claude Bernard et Massignon Ain Sebaa ont participé en 2013. Compte tenu de la réussite des deux précédentes éditions, de nombreux enseignants nous ont fait part de leur désir de participer, mais cela ne s’est pas encore concrétisé.

Comment se présente cette 3e édition ? Avez-vous des attentes particulières, à la lumière des deux premières expériences ?

La motivation des différents protagonistes est toujours intacte et nous savons, déjà, que les artistes seront au rendez-vous. "Regards vers l’art abstrait" sera donc l’intitulé de cette édition 2014. Pour ce faire, Mohamed Rachdi, artiste, critique d’art, enseignant et responsable du Mécénat culturel de la Société générale viendra nous dispenser une petite formation. D’autre part, un de nos vœux était d’ouvrir l’événement à des élèves de l’école publique. Ce sera chose faite grâce à l’aide d’une artiste enseignante. Une nouvelle fois, il convient de remercier tous les acteurs, artistes, galeristes, parents d’élèves, enseignants, élèves et les partenaires qui contribuent au succès de cette action où se mêlent école et musée participant ainsi à la même mission : la transmission d’une culture et la formation des individus.

Par Bouthaina Azami
Le 04/02/2014 à 15h33