Vendredi 2 décembre, jour de l’ouverture de la 16ème édition du Festival international du film de Marrakech, le réalisateur Mohammed Mouftakir a écrit un long texte intitulé «L’étoile d’or ne sera jamais marocaine?». Une sorte de coup de gueule sur cette grand-messe du cinéma.
L’auteur de Pégase et de L’orchestre des aveugles regrette que le FIFM perde de son aura et de sa brillance, faute de ce supplément d'âme censé le nourrir, le faire fructifier rt lui donner sa raison d’être. «Hélas, le Festival international du film de Marrakech, ce beau corps sans âme, cet arbre qui a commencé si florissant, est devenu un concept qui s’essouffle, chaque année un peu plus» dit-il.
Selon Mohammed Mouftakir, un festival, avant d'être une infrastructure et des films, c’est d’abord un comportement, une discipline et une culture. Le cinéaste considère qu’un festival international de cinéma dans un pays où il y a de moins en moins de salles de cinéma, n’a pas de sens. «Que signifie un festival international de cinéma dans un pays où il y a de moins en moins de salles de cinéma ; pas plus de douze salles pour être plus concret et qui sont dans un état lamentable ? Que signifie un festival international de cinéma dans un pays où on produit de moins en moins de films et où on dépasse difficilement les quinze films par an?», s’interroge Mouftakir. Ses multiples interrogations et son point de vue ont été très appréciés par plusieurs réalisateurs de sa génération qui partagent son point de vue sans avoir eu réellement le courage de les exprimer publiquement. D'autres, en revanche ont vu son «manifeste» d’un mauvais œil et ont tout de suite pensé que le cinéaste l'avait écrit faute d'avoir été invité.
Face à ces réactions, Mohammed Mouftakir récidive avec un autre texte, le lendemain. «C’est quand même énervant d'avoir été contraint d’écrire un autre texte pour clarifier les choses et mettre les points sur les i», a-t-il confié à Le360. Le réalisateur est loin de la culture du buzz et tient à le préciser dans son deuxième texte, intitulé «Sur un tapis rouge vers une gloire».
«Ce que j’avais écrit sur ce festival en particulier et sur le cinéma marocain en général, et qui relève plus du domaine de l’analyse que de la critique au sens négatif du terme, je l’ai fait pour dire qu’un grand festival de cette ampleur ne tiendra pas le coup sans une production nationale active qui le renforcera» précise-t-il










