L’Boulevard est de retour après deux ans d’absence. Comment avez-vous géré cette phase de confinement avec les salariés du festival ?Pendant le confinement, nous étions à l’arrêt complet. Le Boultech, le centre des musiques actuelles était fermé car on ne pouvait pas accueillir de répétition et on ne pouvait pas organiser des concerts. Donc tout le monde a été renvoyé. Quelques salariés ont été payés mais c’est tout. Cela nous a saigné à blanc pendant un bon moment. Ce n’est qu’avec la levée des restrictions, juste avant la relance culturelle, que nous avons commencé à organiser quelques concerts sur le net.
La plupart des groupes sélectionnés pour le tremplin font partie de la catégorie rap/hip-hop. Comment évaluez-vous le niveau des candidats?Pour le hip hop, ce que nous avons remarqué c’est que les groupes ont bien travaillé. Pendant le confinement, ils ont été très productifs car ils n’ont pas besoin de grand-chose. Ils sont restés enfermés chez eux et n’avaient besoin que d’un ordinateur et d’un micro. C’est la raison pour laquelle le niveau du hip hop a bien évolué alors que le niveau du rock et de la fusion a un peu chuté car ils n’avaient pas moyen de travailler. Pas de studio, nous on a fermé, l’Uzine a fermé, tous les lieux où il pouvait y avoir des repetitions sont restés inaccessibles. Mais dans la catégorie Hip Hop, les groupes étaient très très bons. D’ailleurs, le plus gros des maquettes que nous avons reçu durant la candidature pour le Tremplin des jeunes musiciens sont des maquettes de groupes de rap et hip hop.
Alors que L’Boulevard a révélé plusieurs groupes de la scène urbaine, le rap s’est développé ces dernières années grâce au digital…Tant mieux. Cela ne nous dérange pas. On ne cherche pas à avoir l’exclusivité. Maintenant, le problème avec le digital ce n’est pas le live. Un chanteur qui développe sa carrière a besoin de live. On peut avoir de très bons groupes dans le monde digital mais ils sont très mauvais dans le live.
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C’est la 20e édition de L’Boulevard. Le festival est-il, aujourd’hui, à l’aise dans ses finances?Je crois que nous avons réussi à fidéliser quelques sponsors. C’est une très bonne chose. Mais nous ne sommes jamais à l’abri. Tous les festivals le savent. On ne peut jamais dire que tout est acquis, c’est bon, je suis fort. Nous avons des festivals qui meurent du jour au lendemain, et d’autres rebondir. Aujourdhui c’est vrai, comme j’ai dit nous avons des sponsors fidèles qui ont confiance en l’évènement mais je ne dirai jamais que c’est acquis.
Quel est le budget de L’Boulevard dans sa 20e édition?Sérieusement, je n’ai toujours pas fait le calcul. Je crois que nous sommes bons.
Le choix de programmer très peu d’artistes étrangers est-il en lien avec le budget?C’est un choix de programmer plus de Marocains que d’ étrangers. Les artistes marocains n’ont pas pu travailler pendant plus de deux ans et c’est une manière de les encourager. Nous avons donc préféré consacrer la plus grosse partie du budget artistique aux artistes marocains. C’était d’ailleurs notre idée de départ avant même que l’on commence à démarcher les sponsors.
Maintenant que le L’Boulevard compte 20 éditions, quelle vision avez-vous pour son avenir ?L’âme du festival va rester la même. C’est un festival qui a sa propre philosophie. Je pense qu’on va rajouter des choses, supprimer d’autres choses. Nous n’avons pas peur du changement.









