Mawazine. Omar Sosa, Marcus Miller, l'ONB, Rokia Traoré, Keziah Jones... sur la scène du Bouregreg

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Pour la 15e édition du Festival Mawazine Rythmes du Monde, l’Association Maroc Cultures propose cette année une programmation à la fois éclectique et grandiose sur sa scène africaine du Bouregreg. Les détails.

Le 14/03/2016 à 10h28

Pour le plus grand bonheur des fans de Mawazine, qui fait la part belle aux musiques du monde sur ses multiples scènes, les organisateurs viennent d’annoncer un programme très alléchant qui séduiront les amoureux des sons de l’Afrique et qui, comme chaque année, sont présentés sur la scène du Bouregreg.

Au programme: la talentueuse guitariste malienne Rokia Traoré, le bassiste virtuose Marcus Miller, la formation multiculturelle de L’Orchestre National de Barbès, la création artistique Omar Sosa & Friends qui rendra un hommage à feu le mâalem Mahmoud Guinea, le guitariste-chanteur touareg nigérien Bombino, le duo éclectique espagnol Fuel Fandango, le spectacle «Afrobeat experience» avec le roi du blufunk Keziah Jones accompagné de Dele Sosimi Afrobeat Orchestra pour un hommage à Fela Kuti, une création guidée par le guitariste vétéran, Ernest Ranglin et, pour finir en beauté, le batteur percussionniste maroco-sénégalais Mokhtar Samba.

Les amateurs de musique africaine et des brassages musicaux seront servis. La scène du Bouregreg offrira pour cette 15e édition des spectacles grandioses, hauts en couleur, des soirées découvertes et de forts moments d’émotions.

Le concert d’ouverture du vendredi 20 mai accueillera la chanteuse, auteur-compositeur-interprète et guitariste malienne, Rokia Traoré. Considérée comme le talent le plus étonnant d'Afrique de l'Ouest, Rokia Traoré se distingue par son style mêlant tradition malienne et modernisme occidental.

Depuis son premier opus Mouneïssa (1998), elle a cultivé son art pour développer une véritable philosophie de vie. Dotée d'une voix exceptionnelle et d'un talent musical indéniable, Rokia brille aussi par ses dons d'auteur. Ses textes sont de longs poèmes tendres et philosophiques, fortement teintés de blues. Rokia Traoré a produit 6 albums à ce jour, dont le dernier “Né So” (Chez moi), résume la force qui meut la Malienne dans son périple musical, entamé il y près de vingt ans. 

Samedi 21 mai, le bassiste virtuose américain, Marcus Miller, investira la scène du Bouregreg pour un concert exceptionnel. Récompensé par 2 Grammy Awards, nommé Artiste de l'Unesco pour la Paix en 2013, Marcus Miller est un bassiste unique, un musicien multi-instrumentiste hors du commun et un compositeur producteur au summum de son art.

L'album Tutu, composé et produit avec Miles Davis, a scellé sa renommée mondiale alors qu'il n'avait que 25 ans. Depuis, il n'a cessé de collaborer avec de grands artistes tels que Eric Clapton, Georges Benson, Aretha Franklin, Jay-Z, Al Jarreau, Quincy Jones ou Herbie Hancock. L’artiste a aussi réalisé ses propres albums qui ont été l'occasion de nombreuses tournées mondiales. Après une absence des scènes en 2014, Marcus Miller a marqué son retour avec un 11e opus studio Afrodeezia (2015).

Le lendemain, dimanche 22 mai, la fête sera au rendez-vous avec la formation franco-maghrébine L’Orchestre National de Barbès. Ce groupe mythique, créé par hasard en 1996 sur la scène du New Morning à Paris, offrira un patchwork multiculturel et énergique, intelligent et irrésistiblement festif. Après plus de 1000 concerts donnés de Londres à Montevideo, les 11 porte-drapeaux du nom de Barbès continuent de faire danser avec leur brassage musical, entre sons d'Afrique du Nord (châabi, raï, gnawa) et tout ce qui leur passe par la tête: rock, reggae ou ska cuivré…

Lundi 23 mai, le public de la scène africaine assistera, en avant-première, à une création inédite, orchestrée par le pianiste cubain Omar Sosa. L’artiste sera entouré de musiciens réunis pour rendre hommage à Feu Mahmoud Guinea, le maâlem gnaoua qui a déposé son guembri le 2 août 2015, en laissant derrière lui tout un héritage et une reconnaissance mondiale de la tradition et musique Gnaoua.

Intitulé Omar Sosa & Friends – Tribute to Mahmoud Guinea, cette création artistique est réalisée avec des musiciens qui ont partagé la scène avec le maâlem ou ont été influencés par son art, à savoir : Omar Sosa (piano), Aly Keita (balafon), Mehdi Nassouli (guembri, ghayta et chant), Foulane Bouhssine (ribab, violon et chant), Childo Tomas (basse, guitare et mbira) et Sega Seck (batterie), ainsi que la participation exceptionnelle de l’artiste musicien Majid Bekkas.

Le concert du mardi 24 mai sera aux couleurs de la culture touareg, avec le guitariste-chanteur nigérien Bombino. Elevé dans l’exil et la rébellion, Bombino et sa guitare magique transportent la tradition touareg vers le futur. Le musicien se produisait dans les rassemblements politiques et les cérémonies avant de sortir son premier album en 1996 qui a connu une ascension fulgurante. Il produit son deuxième opus portant le nom de sa terre natale, Agadez. Son dernier album Nomad (2013) a été rapidement classé n°1 sur le Billboard World Music et iTunes World Charts, et a recueilli de nombreux éloges par les médias, y compris BBC World et Rolling Stone. La touche blues et les performances de Bombino sont éblouissantes et sa virtuosité à la guitare lui ont valu d’être comparé à Jimi Hendrix, Carlos Santana, Neil Yong et Jerry Garcia.

Ouverte aux métissages et aux formations créatives, la scène du Bouregreg présentera le mercredi 25 mai le duo étonnant Fuel Fandango. Cette formation espagnole est née en 2009 de l’union entre le producteur Alejandro Acosta et la chanteuse Cristina Manjón Nita. Fuel Fandango offre un mélange rafraichissant d'éléments modernes et de touches vintage : pop, funky beats, électro, rock, techno, avec comme touche exotique, des saveurs flamencos.

Le groupe fut connu suite à la sortie d’un 1er disque qui a connu un grand succès en Europe. Entre 2011 et 2012, ils se sont produits dans plus de 15 pays. En avril 2013, Fuel Fandango réalise un second disque, Terce Lunas (Treize lunes). Si le groupe est présenté comme un duo, Cristina aka Nita (chant) et Alejandro (guitares, synthés, samples et programming) sont aussi accompagnés sur scène par un troisième élément, le batteur Carlos Sosa.

Jeudi 26 mai, l’afrobeat sera à l’honneur avec le show exceptionnel The Afrobeat Experience, avec Keziah Jones avec un hommage à Fela Kuti. Le concert réunit le bluesman cosmopolite et créateur du style blufunk, Keziah Jones et Dele Sosimi Afrobeat Orchestra. Ensemble, ils ont travaillé sur un projet musical en hommage à Fela Kuti, maître reconnu de la tradition afrobeat. Ils présenteront un afrobeat novateur, mélange de groove funk, complexe mais très dansant, musique traditionnelle nigériane, percussions africaines, solos d’instruments et chants très rythmiques.

La soirée suivante, vendredi 27 mai, sera marquée par le concert du guitariste vétéran, novateur et légendaire, Ernest Ranglin, et ce dans le cadre de sa tournée d’adieu Farewell Tour 2016, après une carrière de 60 ans, d'enregistrements et de concerts partout dans le monde. Celui qui a influencé l'émergence des courants ska, jazz, worldbeat et rocksteady sera accompagné par une belle brochette de musiciens et artistes de la musique contemporaine et jazz : le grand batteur nigérian Tony Allen, le jazzman et saxophoniste anglais Courtney Pine, le contrebassiste américano-suédois Ira Coleman, le formidable pianiste jazz britannique Alex Wilson ainsi que le chanteur-auteur compositeur sénégalais Cheikh Lô. Ernest Ranglin souligne en douceur la dynamique et les styles de chacun de ses artistes aux multiples talents et met l’accent sur le sens précis des rythmes avec des solos époustouflants. Une formation musicale exceptionnelle pour une légende qui mérite tous les honneurs.

Le concert de clôture du samedi 28 mai s’offrira des sonorités maroco-sénégalaises avec l’homme des rythmes et figure incontournable de la scène musicale métissée, le batteur percussionniste Mokhtar Samba. Il a accompagné les musiciens les plus prestigieux et emblématiques de la rencontre des styles et des cultures : Joe Zawinul, Youssou N’Dour, Carlos Santana, Eddy Louis, Manu Dibango, Richard Bona et bien d’autres. Mokhtar Samba est un infatiguable explorateur de sonorités nouvelles mêlant avec génie harmonie occidentale, rythmes africains et mélopées bédouines. Une quête rigoureuse et entière en forme de «Graal musical» : celle d'une musique sans frontière capable de hisser le patrimoine des cultures que Mokhtar Samba incarne vers un Universel qui parle au cœur de chacun.

Par Le360
Le 14/03/2016 à 10h28