Depuis le 11 mars et jusqu’au 16 juillet, la broderie marocaine est à l’honneur à l’Institut du monde arabe (IMA) de Tourcoing, dans le cadre d’une exposition intitulée «Tarz. Broder au Maroc, hier et aujourd’hui».
Celle-ci donne à voir des collections exceptionnelles de broderies traditionnelles marocaines provenant du Musée d’Angoulême, pour l’essentiel de l’ancienne collection Prosper Ricard, ainsi que des créations plus contemporaines, notamment celles de Fatima Lévèque.
L’exposition propose «un voyage enchanteur dans cet art délicat et exigeant, raffiné et intime, qui a connu influences et mutations diverses au cours du temps», décrit l’IMA. En effet, le Maroc, par sa situation géographique, a toujours été un pont entre les cultures africaines, méditerranéennes et européennes.
«Phéniciens, Grecs, Romains, Berbères, Juifs de Palestine ou d’Espagne, Espagnols, Portugais et Français ont imprégné la culture islamique qui s’est développée dans le pays à partir du VIIème siècle», poursuit-on.
Ce trait d’union fait ainsi de cette terre «un véritable creuset des civilisations», dont les arts décoratifs se sont nourris de ces différentes traditions. C’est donc cette synthèse qui apparaît dans l’art citadin et rural qu’est la broderie marocaine.
Art universel, la broderie est essentiellement pratiquée par des femmes, pour rehausser le luxe des vêtements et des intérieurs. C’est aussi ce travail de patience et de rigueur, reposant tant sur l’habileté manuelle que sur l’intuition artistique et sur la pensée rationnelle, qui est exposé dans le cadre de cette exposition.
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«Au Maroc, les broderies jouent un rôle majeur dans la culture visuelle. Elles séduisent par leurs nuances subtiles, leurs harmonies rythmées et la force qui se dégage de leurs compositions, spécifiques à chaque ville ou région: Tétouan, Chaouen, Rabat, Salé, Fès, Meknès, Azemmour, ou, plus au sud, les régions du Tafilalet et de l’Anti-Atlas», explique un communiqué. Un art vivant, aussi intimiste que spectaculaire, aux origines et influences variées, à découvrir jusqu’au 16 juillet.