C’est dans le cadre de soirées de projections dans des espaces publics, d’expositions, d’ateliers et de conférences, que les Nuits Photographiques occasionnent chaque année une réflexion et un dialogue en initiant le grand public au regard et à la pratique de la photographie.
Au cœur de cette démarche, la promotion de jeunes talents à qui le festival offre une visibilité tout en les inscrivant au cœur d’une scène artistique dynamique.
Les trois premières éditions ont ainsi permis de montrer les travaux de près de 200 talents émergents, faisant de la cité une destination privilégiée de la création photographique.
Une 4ème édition sous le signe de l’ouvertureCette année, sous la houlette de Hakim Benchekroun, photographe et nouveau directeur du festival, les Nuits Photographiques s’ouvriront particulièrement aux talents d’Afrique et de la Méditerranée, mais pas seulement.
«Notre sélection est internationale cette année. Nous avons une soixantaine de photographes qui viennent d’un peu partout dans le monde avec notamment des travaux venant d’Afrique, notamment du Maroc, de France, de Belgique, de Russie, du Rwanda, d’Egypte… », explique ainsi Hakim Benchekroun.
Une belle avancée pour ce festival souiri dont l’objectif cette année n’est pas de «montrer du Maroc aux Marocains et de l’Afrique aux Africains mais bien d’essayer d’avoir une approche qui soit plus transversale», poursuit le directeur de l’évènement, par ailleurs lauréat de l’édition 2017 et architecte de formation.
S’engageant ainsi sur le champ de la création contemporaine en Afrique et en Méditerranée, l’édition 2019 des Nuits Photographiques d’Essaouira tendra à valoriser des trajectoires originales incarnées par des projets forts et engagés.
La narration au cœur de l’imageS’agissant de la ligne directrice de cette 4ème édition, elle se concentre sur «la proposition narrative», ce qui constitue pour le nouveau directeur une différence majeure avec d’autres festivals.
«Notre ambition ne relève pas d’un propos photographique qui soit gratuit mais d’une approche narrative qui nous amène dans d’autres univers.»
Le public d’Essaouira pourra donc découvrir dans les différents lieux d’exposition de la ville des histoires fortes car ici, «les écritures photographiques ne font pas uniquement dans la représentation plastique.»
La projection dans l’espace public est, à ce titre, une formidable opportunité de montrer de la photographie autrement et ce autour d’un large public. Cette année, sera ainsi davantage encouragée la diversité des dispositifs et des projets (projets multimédias, de photojournalisme autour de démarches artistiques contemporaines etc.)
Et Hakim Benchekroun de poursuivre, «notre festival se distingue également par le fait que nous sommes à mi-chemin entre la photographie et le cinéma.» En effet, une grande soirée de projection ouverte au public sera organisée le 5 octobre, sur la place El Minzah.
C’est à cette occasion que seront projetés une cinquantaine de films de 2,30 minutes réalisés par autant de photographes qui dévoileront au public une expérience qui mêle photo, texte, son et musique.
Le concours, le cœur battant des Nuits PhotographiquesCes projets multimédias feront l’objet d’un grand concours dans le cadre duquel seront récompensés trois films:
-Le grand prix du jury, attribué par des artistes reconnus et acteurs majeurs du secteur de l’art, permettra au grand vainqueur du festival d’être invité aux Nuits Photographiques de Pierrevert, créées à l’initiative du photographe Stéphane Kossmann en 2008 qui a lui-même été l’initiateur de celles d’Essaouira.Le festival de Pierrevert, qui a fêté en 2018 son 10ème anniversaire, est un événement qui se distingue par sa convivialité et l’accueil des habitants qui se mobilisent tous les ans pour son organisation et l’hébergement des artistes. Lieu de rencontre privilégié pour des photographes de tous horizons, ce festival à la fois connecté à son territoire et résolument international s’ouvre à toutes les formes d’écriture photographique, et a su trouver sa place aux côtés des incontournables Rencontres Photographiques d’Arles.
-Quant aux deux autres lauréats du concours, ceux-ci remporteront le Prix «Grand Public» et le Prix «Un certain regard», grâce auxquels ils se verront offrir des tirages ainsi qu’une exposition dans un espace partenaire.
Un programme riche en rencontresOutre cette soirée de projection sera également tenue une exposition collective à Borj Bab Marrakech, dans le cadre de laquelle seront rassemblés des talents émergents.
La lecture de portfolio, forme de figures imposées d’un festival de photographie, sera par ailleurs l’occasion pour des photographes d’avoir un moment privilégié avec un professionnel de l’image afin de présenter et discuter leur travail. La lecture de portfolio est aussi une manière pour les professionnels de l’image de repérer les talents émergents.
Enfin, une série d’ateliers, de conférences dédiées aux photographes aguerris comme aux profanes sera également organisée.
L’objectif à long terme des NPE? Devenir un événement incontournable pour la scène photographique africaine, à l’image des festivals photographiques tels que Lagos Photo, Les Rencontres Photographiques de Bamako et Addis Foto Fest.
Khalil Nemmaoui, parrain de la 4ème éditionTous les ans, les Nuits sont l’occasion de rendre hommage à un photographe dont la qualité du travail a marqué la photographie au Maroc et dans le monde; Daoud Oulad Syad en 2016, Fatima Mazmouz en 2017 et Joseph Marando en 2018.
Cette année l’équipe des NPE a choisi d’inviter Khalil Nemmaoui qui expose son travail dans des festivals prestigieux en Europe et aux Etats-Unis. Sa série la Maison de l’Arbre a remporté le prix de la Francophonie aux rencontres internationales de la photographie a Bamako en 2011 et a été nominée pour le Prix Pictet.
Le travail photographique de Khalil Nemmaoui est présent dans plusieurs collections dont celles du Musée Mohamed VI pour l’art moderne, L’Institut du Monde Arabe, La fondation CDG, La Fondation Attijari Wafabank.
Hans Silvester, photographe invité d’honneurA l’occasion de cette édition 2019 sera également invité un photographe de grand talent et de renommée internationale, Hans Silvester, lequel exposera à l’institut Français son travail autour des peuples Massai.
Hans Silvester, membre de l’agence Rapho depuis 1965, s’affirme comme un ardent défenseur de l’écologie, un photographe animalier hors pair et un témoin capital de traditions vouées à disparaître de par son œuvre qui relève d'une approche sociologique et patrimoniale
Ses images, choisies parmi des milliers, dessinent l’aventure d’un homme et de la création photographique.
www.essaouiranuitsphotographiques.comDu 3 au 5 octobre à Essaouira