L’art, c’est l’émotion, disait Cézanne. Et l’émotion une fenêtre pour connaitre les pays intérieurs. Les sociétés sont bâties sur le désir et le rêve, autant que sur la soif et la faim. Sur le désir et le rêve, autant –sinon plus– que sur la politique. La politique est un partage de tâches et de territoires objectifs. L’émotion est une île submergée.
Ce qui revient à dire que nous sommes nus sans art, puisqu’il n’y a pas d’émotion sans art. Que serait le monde sans art? Et à quoi serviraient nos combats et notre fureur de vivre?
Le monde ne produit du sens que lorsque l’art est invité à le prendre en charge.
Il pose le monde sur un socle pour l’observer et, conséquemment, le donner à voir.
L’art est une chance.
La meilleure façon de dire notre solitude.
Et l’argile de nos empires.
Il faut imaginer ce que tout cela, autour de nous, serait sans art.
L’art indique un chemin dans les ténèbres
Ses symboles et ses signes balisent notre désir de lumière
Ils répondent par des interrogations à notre soif du monde
Écrire, peindre, chanter, danser… sont autant de révoltes pour dire la face cachée du monde
Pour s’insinuer dans l’intime silence de l’autre.
Ils sont une passerelle pour faire irruption dans les univers pleins de mystères qui nous entourent.