Le360 a surpris Karim Boukhari en plein tournage de son premier court métrage, mardi après-midi, à l'Eden Club de Casablanca. Le titre de ce court métrage? La perruque, nous confie-t-il. Un titre révélateur, évoquant le déguisement. Mais, dans le film de Karim Boukhari, ce déguisement va s'avérer être l'outil qui révèle à soi. Non plus un masque, donc, mais l'artifice qui fait tomber les masques. "Ce court-métrage traite de la différence et de l'indifférence, de la tolérance et de l'intolérance, mais aussi et surtout de la schizophrénie et de l'hypocrisie sociales". Et Karim Boukhari de s'attaquer aux tabous qui entravent l'individu à lui-même, un individu devenu l'espace d'une étrange altérité: l'espace, violent, d'une altérité à soi-même.
Le court-métrage met ainsi en scène "un homme qui se déguise en femme -d'où le titre, La perruque- et va faire des passes dans les salles de cinéma". Un sujet sensible, donc, comme l'exprime le réalisateur. Mais l'approche est subtile. Tout est dans la suggestion, bien plus troublante. Car Karim Boukhari ne vise pas à choquer mais à donner à réfléchir. Le court-métrage s'achèvera sur une scène forte où, dans la salle de cinéma, un spectateur débarrassera le "travesti" de sa perruque pour en couvrir sa propre tête. Une scène qui viendra résumer tout le propos d'un film qui ne cessera, apparemment, de bousculer les miroirs jusqu'à les faire voler en éclats.