Jihane El Bahhar a présenté en avant-première marocaine «Triple A», son deuxième long métrage, dans la section «Panorama du cinéma marocain» du Festival international du film de Marrakech, clôturé le 2 décembre. Rencontrée à Marrakech, la réalisatrice a déconstruit quelques idées autour du film, qui sortira en salle au Maroc au cours de l’année 2024.
«On dit de mon film qu’il est audacieux, osé. Mais je ne trouve pas que je traite de sujets tabous. La pédophilie et l’inceste existent dans toutes les sociétés du monde et je pense qu’il faut en parler davantage, pour que ça cesse», confie Jihane El Bahhar, d’abord scénariste de métier avant d’entrer de plain-pied dans le monde de la réalisation.
Après avoir entamé cette nouvelle carrière derrière la caméra avec des courts métrages et des séries télévisées, elle signe en 2018 son premier long métrage, «Au pays des merveilles», réunissant Aziz Dadas et Majdouline Idrissi, qu’on retrouve justement dans le casting de «Triple A». Tourné en pleine période de confinement sanitaire durant la pandémie de Covid-19, le film évoque également les questions du don et du trafic d’organes.
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«J’ai travaillé avec des acteurs que je connais pour garder mes repères, mais j’ai aussi tenu à choisir de nouveaux visages. C’est le cas de Khalil Oubaaqa, qui joue le premier rôle masculin», justifie Jihane El Bahhar, qui ne tarit pas d’éloges sur le jeune acteur.
Concernant l’idée à l’origine du film, et du scénario co-écrit avec Nadia Kamali Marouazi, la réalisatrice révèle qu’ils sont nés d’un questionnement essentiel. «Que peut-on faire par amour? Jusqu’où peut-on aller par amour? L’amour du pouvoir, ou l’amour fusionnel qui unit Yassir et Yasmine… À partir de là, plusieurs thèmes ont commencé à émerger», explique-t-elle.