Ils ont rencontré Rachid Taha, ils témoignent...

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Le chanteur Rachid Taha est décédé dans la nuit dans son domicile parisien à l'âge de 59 ans. Le360 a recueilli les témoignages de quelques Marocains qui l'ont connu de près.

Le 12/09/2018 à 18h33

"Une boule d'energie" (Nabila Maân, chanteuse)

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"Avec le musicien Tarik Hilal, mon époux, nous avions assisté à un concert qu'il avait donné à la salle Renaissance à Rabat en 2013. J'ai personnellement été impressionnée par l'énergie qu'il réussissait à maintenir sur scène. Nous nous sommes rencontrés après le concert avec d'autres artistes qui étaient venus le voir et j'ai alors découvert un homme humble et drôle. Des années plus tard, en particulier en novembre 2017, nous avons partagé la scène du théâtre Bozar lors du festival Moussem à Bruxelles."

"Un homme fin et très intelligent" (Reda Allali, chanteur-compositeur)

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"Rachid Taha est un homme adorable, très généreux. Je l'ai cotôyé. Nous avons réalisé le morceau Kan Ya Makan pour un film ensemble et je garde de lui le souvenir d'un homme très intelligent, très fin, pas calculateur. C'était super de travailler avec lui. Ce que j'appréciais aussi chez lui c'est qu'il avait tourné le dos à la scène française qui ne cessait de le considérer comme étant un Arabe qui faisait du rock. Il préférait être produit par les Anglais." 

"Une pile électrique sur scène" (Younes Boumehdi, PDG de la radio musicale Hit Radio)

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"La fondation Hiba dont je fais partie avait organisé le concert de Rachid Taha en 2013 au cinéma Renaissance. Je n'oublierai jamais l'énergie qu'il a dégagée sur scène. On avait l'impression que nous avions affaire à une pile électrique." 

"Un écorché vif" (Nadia Lamlili, journaliste)

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"J'ai rencontré Rachid Taha au hasard lors du forum citoyen Euro-Lab qui s'est tenu en janvier 2017 à la machine du Moulin Rouge à Paris. Il était 23 heures, je venais de terminer la modération d'une conférence sur la révolution culturelle au Maroc avec les écrivains Kenza Sefrioui et Hicham Houdaïfa. Je l'ai rencontré dans la loge et il a su que j'étais Marocaine. Son feeling maghrébin, sa connaissance d'un pays où il se rend souvent.

Rachid Taha ne peut pas se résumer à Ya Rayah ou Rock the Casbah, c'est un emblème pour les Maghrébins de France, un écorché vif qui a su tirer la quintescence artistique de ses deux identités française et algérienne. Le rock'n rai, le métissage musical, le dandy français et l'indigène indigné. Il a su chanter à la fois l'amour de la France et le mal de son pays d'origine, l'Algérie."

Par Qods Chabaa
Le 12/09/2018 à 18h33