Le Salon d’automne tient annuellement à Paris, et ce depuis 1903, une exposition d’art exceptionnelle qui, cette année, aura lieu du 15 au 20 octobre. Y participera Ilham Laraki Omari, une ambassadrice de grand talent, de charme et d'humilité.
Née à Casablanca, Ilham Laraki Omari se découvre, très jeune, une passion pour la danse et la musique. Après des études supérieures en gestion, elle créé son propre atelier de création graphique. Son penchant pour l’art l’amène cependant à entreprendre des études dans ce domaine. Plusieurs années de formation de dessin et de peinture lui permettront d’approcher l’art sous ses multiples facettes, de parfaire sa technique, de faire des rencontres et, surtout, de se donner les moyens de se consacrer, enfin, pleinement à sa passion.
A la question de savoir quand elle a commencé à peindre, Ilham Laraqi Omari hésite à répondre tant elle trouve la question étrange, tant l’art, la couleur, le dessin, ont fait partie de l’enfance, font partie de sa vie depuis toujours. Aussi loin qu’elle remonte dans ses souvenirs, ces éléments sont là qui feront partie du quotidien dès l’entrée à la maternelle et tout au long de sa scolarité chez les sœurs. Elle évoque avec plaisir ces années dans une école où étaient stimulés et encouragés la créativité et l’imaginaire de l’enfant. On faisait, raconte-t-elle en effet, de la broderie sur tissu, du crochet, de la peinture, du coloriage, du collage, de la poterie, et étions initiés à une multitude de techniques en arts plastiques. Quant à savoir à quel moment s’est faite urgente la nécessité de s’exprimer par la peinture, elle confie simplement, dans un murmure et sur le ton déroutant d’une interrogation destinée à elle-même : Je pense que c’était toujours là, présent, en moi...
Et la jeune femme, qui a d’abord commencé par étudier, brillamment, la musique, d’évoquer son rapport particulier au solfège, elle qui y voyait des dessins qu’elle mémorisait, elle qui jouait, entendait des images et des couleurs dont elle restituait l’enchaînement chorégraphique. Fascinante, mystérieuse synesthésie qui, en réalité, en dit long sur cette artiste étonnante, entière, passionnée, qui danse et joue du piano depuis l’enfance, balaie les frontières entre les arts, exalte dans ses tableaux couleurs et matière pour faire danser les lignes et vibrer les lumières, rougeoyantes, comme un air de flamenco née d’une guitare jaillie à même la pierre, la roche écartée incandescente sur reflux de mémoires enfantées cuivre bijoux et encensoirs ou détournée parchemin de mystiques graphies venues de loin, surgies d’ailleurs, de l’autre côté de la peau.
Car il y a, dans le travail d’Ilham Laraqi Omari, quelque chose d’une houleuse dimension charnelle qui tend, irrésistiblement, vers un absolu, spirituel, désincarné, où se consume le corps. Et c’est cette transfiguration que simule, met en scène aujourd’hui l’œuvre de l’artiste qui, après une période figurative suivie d’une période semi-figurative, semble se libérer dans une fulgurante abstraction où il ne reste du monde que l’essence du monde transcendé sismique incandescence.