Dans ce troisième épisode de l’émission ramadanesque «Film Hyati» (Le film de ma vie), Le360 va à la rencontre de la réalisatrice et scénariste Sonia Terrab. Réalisatrice à l’origine du film documentaire «Shakespeare Al Bidaoui», Sonia Terrab est surtout connue pour son deuxième long métrage «El Hessla» (l’impasse), qui braque les projecteurs sur le quartier Hay Mohammadi sans filtres, et ayant déclenché de vifs débats au sein de la société. Dans cet entretien, la réalisatrice et militante pour les libertés individuelles partage sa passion et son engagement envers le septième art en tant que moyen d’expression personnelle.
Interrogée par Le360 sur le premier film qui a marqué sa vie, Sonia Terrab confie: «Je me suis préparée toute ma vie à cette question, j’ai toujours su ce que je répondrais tellement ce film m’a marqué dès la première fois que je l’ai regardé», faisant référence à «Chronique d’une disparition» du réalisateur palestinien Elia Suleiman.
Elle se remémore la scène poignante où un couple de personnes âgées regarde la télévision, puis le signal est coupé brusquement, pour réapparaître avec le drapeau palestinien à l’écran et un message de dédicace émouvant: «À mon père et à ma mère, ma dernière patrie».
«Je me rappelle ne pas avoir compris sur le champ ce qu’il m’arrivait. J’ai été submergée par une vague de pleurs inarrêtables. Ça a été un choc émotionnel et artistique d’une puissance inimaginable», déclare la réalisatrice.
Parlant de l’impact de ce film sur sa vie personnelle et professionnelle, elle partage: «Ce film m’accompagne partout où je vais, Elia Suleiman fait d’ailleurs partie de mes réalisateurs préférés. Son style cinématographique simple et sa sensibilité à la tragédie individuelle m’ont profondément marquée, influençant ainsi ma propre approche artistique dans la réalisation des documentaires.»
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Quant à son expérience dans les salles de cinéma, Sonia Terrab retient plutôt un mauvais souvenir. Elle évoque sa dernière fois au cinéma regrettant le manque de respect du public envers le film à l’écran. «Des discussions à voix haute, aux lumières de téléphone, aux bruits de sachets de nourriture, tout était là pour me déranger pendant toute la séance», raconte-t-elle. Et de conclure: «Ça m’a rendue folle, j’ai failli sortir de la salle à maintes reprises. Au final, je suis retournée tout au fond de la salle et j’ai vraiment regretté d’être allée au cinéma ce jour-là.»