Lors d’un moment particulièrement chargé d’émotions, mêlant la douleur de la perte à la fierté du souvenir, la cinquième journée du Festival international du film de Marrakech (FIFM) a rendu un hommage poignant à Naïma Lamcharki, figure emblématique du septième art marocain. Cet événement, auquel ont assisté sa famille, des célébrités et des professionnels du cinéma, a été l’occasion de célébrer le riche héritage artistique de cette grande dame. Plus qu’une simple cérémonie, il s’agissait d’exprimer la profonde gratitude envers l’œuvre de cette artiste exceptionnelle.
Durant la cérémonie, de nombreux témoignages ont mis en lumière l’empreinte laissée par Naïma Lamcharki. Le réalisateur Mohamed Mouftakir, qui la connaissait depuis son enfance, et l’actrice Fatima Khair, qui n’a pu retenir ses larmes, ont pris la parole pour évoquer leurs souvenirs. Le réalisateur Abderrahman Tazi, qui a collaboré avec elle sur quatre films, a également livré son témoignage. Un court-métrage retraçant la carrière de l’artiste a été projeté, suivi d’un discours émouvant de sa fille. L’Étoile d’Or, la plus haute distinction du festival, lui a été décernée à titre posthume, sous les applaudissements nourris du public.
Sur le tapis rouge, l’émotion était palpable. «Cela fait moins de deux mois que ma mère nous a quittés, et malgré la douleur de l’absence, nous sommes aujourd’hui très fiers de cet hommage», a déclaré sa fille, la journaliste Yasmine Khiyat, remerciant particulièrement le roi Mohammed VI et le prince Moulay Rachid. «L’Étoile d’Or n’est décernée qu’aux plus grands, et ma mère en faisait indéniablement partie. Si elle était parmi nous, elle serait comblée de bonheur, et c’est ce qui nous rend, nous aussi, heureux», a-t-elle ajouté.
Les témoignages de la famille du cinéma se sont ensuite succédés. «Lalla Naïma était une personne d’une grande générosité, tant sur le plan artistique qu’humain. Je l’ai connue lors du tournage du film “À la recherche du mari de ma femme”. Elle était plus qu’une confrère, elle était comme une sœur, une mère. Nous avons perdu une grande dame, et cet hommage est le moindre de ce qu’elle mérite», a partagé Mouna Fettou.
Lire aussi : Décès de Naïma Lamcharki: une étoile du cinéma et de la télévision s’éteint
La comédienne Fadila Benmoussa a également rendu hommage à Naïma Lamcharki: «C’est une maîtresse incontestée de son art qui a donné au public le goût du cinéma national. Elle était un modèle pour tous ceux qui ont travaillé à ses côtés.»
«Pour moi, elle était bien plus qu’une collègue. C’était ma grande sœur, ma source d’inspiration, la diva dont j’ai tant appris. Nous avons perdu un véritable symbole de la femme marocaine, libre, forte et douce à la fois», a enchaîné, émue, l’actrice Asmaa Khamlichi.
Lire aussi : Décès de l’actrice Naima Lamcharki: les condoléances du Roi à la famille de la défunte
Née à Casablanca, Naïma Lamcharki a débuté sa carrière artistique très jeune, animée par une passion pour le théâtre. Elle a travaillé avec des pionniers des planches, tels que feu Tayeb Saddiki, et a rejoint des troupes prestigieuses, dont celle de «Maâmoura».
Au cinéma, elle s’est illustrée à travers des collaborations avec de grands réalisateurs, notamment Souheil Ben Barka et Moumen Smihi. «Badis» (1989), de Mohamed Abderrahman Tazi, a marqué un tournant dans sa carrière, suivi de grands succès comme «À la recherche du mari de ma femme» (1993) et «Lalla Houbi» (1997), du même réalisateur. En parallèle du cinéma, Lamcharki a laissé une empreinte indélébile sur le petit écran, et s’est engagée dans diverses des actions caritatives et humanitaires, notamment en tant qu’ambassadrice de l’UNICEF et membre de l’Observatoire national des droits de l’enfant.