Le rappeur Dada, de son vrai nom Anouar El Bouhli, fait ses premiers pas dans le monde de l’acting à travers un téléfilm. Ce passage à l’écran, bien que nouveau, lui est pourtant familier. Dans ce projet, Dada reste fidèle à ses racines en incarnant un rappeur passionné, créant ainsi une transition fluide entre ses deux univers artistiques. Le téléfilm, intitulé «Anonyme», est la première réalisation d’Amine Abou Noussair, qui a vu en Dada –dont le nom de scène signifie «grand frère» en amazigh– le messager idéal pour porter le récit d’une œuvre qui met en lumière les aspirations des jeunes artistes de la scène rap et hip-hop au Maroc.
«L’acteur qui sommeille en moi attendait depuis longtemps ce moment. La scène d’acteur est encore plus exigeante que celle du rap, mais j’ai toujours voulu explorer ce côté artistique de ma personne, et je suis prêt à relever le challenge», déclare Dada enthousiaste.
«Le rap est une forme d’art influente, non seulement ici, mais à l’échelle internationale. Pourtant, beaucoup de gens ont encore une perception erronée de cette musique, la réduisant à des stéréotypes négatifs. J’espère que ce téléfilm changera cette image et montrera que le rap a une réelle profondeur artistique», explique-t-il.
Pour Dada, l’un des points forts de ce projet réside dans la place centrale que la musique, et plus spécifiquement le rap, occupe dans la narration. «“Anonyme” parle autant de musique que d’acting. La bande-son a une importance capitale dans le récit, et cela montre à quel point la musique et le jeu d’acteur peuvent se nourrir l’un de l’autre», précise Anouar El Bouhli. Cette symbiose entre les deux formes d’art permet d’apporter une nouvelle dimension au film, où la musique ne sert pas seulement de toile de fond, mais devient un personnage à part entière.
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Sur la question de l’authenticité dans l’art, notamment dans le rap, Dada se montre catégorique. «Il n’y a pas de rap “propre” ou de rap “vulgaire”. Il n’y a que la réalité, et c’est cette réalité que je m’efforce de capturer dans ma musique», dit-il. Selon lui, tenter de lisser ou d’édulcorer le rap reviendrait à en trahir l’essence. Le rap, pour Dada, est un miroir du vécu, une chronique sociale où le beau et le laid coexistent sans filtres. «Je mets dans ma musique ce que je vis, tel quel. Qu’il s’agisse de moments joyeux ou de périodes plus sombres, tout doit être authentique», insiste-t-il.
Le téléfilm dans lequel Dada joue n’est pas seulement une œuvre de divertissement, «nous avons un message à transmettre, et j’espère que les spectateurs répondront présents devant leurs écrans. C’est en ayant ce genre de films qu’on peut commencer à changer les mentalités», conclut Dada.