Après le succès de «Tinghir Jérusalem», Kamal Hackhar revient avec «Dans tes yeux, je vois mon pays», un documentaire touchant, sur l’héritage musical judéo-marocain.
«J’avais compris tout en faisant mon premier film Tinghir Jérusalem que je n’en aurais pas fini avec cette thématique judéo marocaine. Mon deuxième film continue d’explorer cette part juive de l’identité marocaine à travers les figures de la troisième génération», précise le réalisateur franco-marocain.
«Mon projet s’articule autour de cette idée de nos mémoires retrouvées et de cette nécessité de recréer des liens par la culture entre nos jeunes générations. C’est une manière aussi de défier la fatalité de la grande Histoire qui a séparée nos parents.»
A travers quatre personnages centraux, le film explore la mémoire retrouvée en marchant dans les pas de Neta Elkayam et Amit Haï Cohen, un couple d’artistes qui vit à Jérusalem, mais dont les racines sont marocaines.
Le père de Neta Elkayam, artiste, chanteuse et peintre, est né à Tinghir, et sa mère, à Casablanca.
Quant à Amit Haï Cohen, pianiste et artiste autodidacte, sa mère est née à Tizgui, village berbère proche de Ouarzazate et son père à Djerba. C’est notamment à lui que l’on doit l’exposition «Ziara», consacrée à des artistes marocains, à la Biennale de Jérusalem.
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Ensemble, ils ont créé un groupe visant à se réapproprier leur culture, revisiter leur héritage musical judéo-marocain et à la scène comme dans la vie, ils explorent cette dualité identitaire, comme pour réparer les blessures de l’exil vécues par leurs parents.
Le documentaire les suit durant un voyage au Maroc, jalonné de rencontres musicales, qui va transformer leur perception d’eux-mêmes et de ce qu’ils veulent devenir. Se dessine alors le rêve de recréer des ponts avec le pays de leurs ancêtres.
A propos de Kamal Hachkar Kamal Hachkar est un cinéaste indépendant franco-marocain. Né au Maroc, il quitte son pays natal à l’âge de 6 mois avec sa mère pour rejoindre son père, immigré en France. Toute son enfance a été jalonnée par les déplacements de son père, ouvrier, et le thème du déracinement lui est donc particulièrement cher.
Titulaire d'une maîtrise en histoire de l'université de la Sorbonne, il devient ensuite professeur d’histoire. En 2012, il réalise son premier documentaire, «Tinghir Jérusalem: les échos du mellah».
Sélectionné dans de nombreux festivals à travers le monde, le film a remporté plusieurs prix et suscité un débat national sur les identités plurielles du Maroc.