Le concours «Wings of african art» continue de faire du bruit. L’Association marocaine des arts plastiques (AMAP), qui est le plus ancien groupement d'artistes plasticiens au Maroc, et le Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels (SMAPP) dénoncent l’attitude «méprisante» de la Royal Air Maroc dans un communiqué dont Le360 détient copie. «L’appel du concours, lancé le vendredi 16 septembre, fixe la date de dépôt des projets au 22 du même mois. Si on ne compte pas samedi et dimanche et le jeudi 22, il ne reste que trois jours. Ce qui est absolument insuffisant pour un artiste africain qui se trouve dans un pays lointain», peut-on lire dans le texte dudit communiqué.
Selon l’AMAP et le SMAPP, «le lancement du concours ressemble à un habillage ou un subterfuge pour se couvrir sur le plan administratif de toutes réclamations pouvant venir des instances de contrôle de la RAM ou de l’Administration de tutelle».
Les deux associations déplorent l’attitude de la compagnie qui a passé sous silence les conditions de participation à ce concours pour la réalisation de l’habillage de trois avions de la RAM. «Quels sont les détails du projet ? Quel est le cahier des charges ? Quelles sont les conditions de participation ? Comment se déroulera le concours ? Et sous quelles garanties d’intégrité ? Ce sont là quelques questions passées sous silence par la RAM, alors que la composition du jury est largement médiatisée».
En effet, dans le communiqué de la RAM, rendu public le vendredi 16 septembre, seul le délai d’envoi des candidatures et le nom du président du jury chargé de sélectionner les artistes heureux élus sont dévoilés. Rien d’autre!
«L’AMAP et le SMAPP se trouvent dans l’obligation de dénoncer la mascarade de ce concours organisé par la RAM. Cette action irresponsable témoigne d’une gouvernance anarchique et porte préjudice au génie marocain et aux artistes, alors que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, depuis qu’il est à la tête du pays, ne cesse d’œuvrer et ne ménage aucun effort pour faire du Maroc un Etat Moderne au vrai sens du terme, démocratique, intègre et exemplaire», conclut le communiqué conjoint de l’Association et du Syndicat.
Par ailleurs, la RAM a également réagi à la polémique suscitée par ce consours à travers un communiqué. La compagnie nationale a apporté des "précisions" qui contribuent davantage à la charger qu'à la disculper. «La phase d’inscription qui permet aux candidats de manifester leur intérêt pour participer à ce concours sera clôturée le 22 septembre 2016 et la phase de dépôt des œuvres finalisées se terminera le 15 octobre 2016 pour les candidats retenus sur la base de leur dossier de candidature», lit-on dans le communiqué de la RAM. On retiendra donc que la RAM a prolongé le délai des dépôts des dossiers jusqu'au 15 octobre. Une initiative qui corrige l'erreur initiale, mais pose de grandes questions sur comment habiller les trois appareils supposés être dans le ciel lors de la COP 22. Ce qui relance d'une façon criante la thèse d'un concours déjà attribué.