Accompagné de Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM) et de plusieurs cadres de son département, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohammed Mehdi Bensaïd, a présidé, lundi 11 mars au siège du Musée Mohammed V d’art moderne et contemporain de Rabat, une réunion élargie avec les professionnels des arts plastiques (artistes, galeristes...) et des membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Cette réunion de sensibilisation et de réflexion, tenue sous le thème «La lutte contre la production et la commercialisation en art», est la deuxième du genre, après celle organisée en février dernier et au cours de laquelle Mohammed Mehdi Bensaïd et Mehdi Qotbi avaient convaincu les pouvoirs publics de la nécessité d’ouvrir ce dossier et d’examiner les moyens élargis pour combattre le faux.
Ce lundi, avant d’entrer dans le vif du sujet, Mehdi Qotbi a annoncé une bonne nouvelle à l’assistance, à savoir la simplification par l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) de la procédure relative à l’exportation temporaire des œuvres d’art du Maroc vers l’étranger. «J’ai obtenu un accord du ministère délégué chargé du Budget portant sur la simplification désormais de la mesure de sortie temporaire hors du territoire des tableaux de peinture», a-t-il affirmé.
La procédure se résumera désormais à la présentation à la douane d’une simple demande engageant son auteur. Celle-ci doit préciser l’objet et le motif de l’opération.
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Dans le cadre de la lutte contre le faux, Mohammed Mehdi Bensaïd et Mehdi Qotbi ont en outre fait savoir que la 3ème réunion sera consacrée à l’ADII. «Nous allons nous réunir avec les hauts cadres de cette administration pour lancer un partenariat fructueux», a déclaré le président de la FNM.
Pour tenter de couper l’herbe sous les pieds des falsificateurs, le ministre de la Culture a fait part à l’assistance de «la disposition de la Gendarmerie royale à œuvrer avec les professionnels pour freiner et endiguer le problème du faux». Un nouveau laboratoire d’expertise relevant de cette institution pourrait ainsi voir le jour prochainement.
Interrogé par Le360, Mohammed Mehdi Bensaïd a expliqué que la rencontre de ce lundi avait pour but d’écouter «les professionnels sur la problématique du faux qui crée des difficultés aux artistes et aux ayants droit». La lutte aura besoin, a-t-il noté, «d’une loi consolidée dont les dispositions pénaliseront lourdement les auteurs du faux». Actuellement, les amendes judiciaires à l’encontre des fraudeurs sont, selon lui, «insuffisantes et ne permettent pas de dissuader ces derniers».
Il s’est par ailleurs arrêté sur la question de l’expertise. Sur ce volet, des témoignages ont cité le cas d’un «expert» dont la certification ne comporte qu’un simple paragraphe sans fournir des données technique sur la nature d’un tableau de peinture. Dans ce cas de figure, Mohamed Benyacoub, directeur des Arts, a indiqué que le ministère suggère de former les experts au sein des écoles des beaux-arts en créant des cycles d’enseignement spécial.
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Parmi les autres mesures devant renforcer la lutte contre le faux, Mohamed Benyacoub a cité la création d’une plateforme digitale dédiée à chaque artiste et ses œuvres ainsi que la mise en place d’une cellule au sein du ministère pour détecter la falsification.
Enfin le ministre de la Culture s’est engagé à soutenir les diverses actions de lutte, invitant les galeristes à s’organiser et à s’unir pour pouvoir protéger les arts plastiques, un trésor dont regorge le Royaume. «Le roi Mohammed VI accorde un intérêt particulier aux arts et au patrimoine cultuel», a-t-il dit en exhortant aux marchands d’art de promouvoir les droits d’auteur «en vue de stimuler la création artistique».