Lauréat de l'Ecole Supérieure de Saint-Cloud, quelques années après la Libération, André Glucksmann est agrégé de philosophie en 1961. Sa rencontre avec Raymond Aron, intellectuel du centre droit, déterminera le revirement politique du marxiste convaincu qu'il avait été jusque-là. Ainsi, son premier ouvrage publié en 1967, "Le Discours de la Guerre", témoigne de sa rupture avec la galaxie marxiste et son engagement nouveau aux côtés d'Aron, dont il devient l'assistant à la Sorbonne. La philosophie de dissuasion avait trouvé son mentor!
Glucksmann, ainsi que ses pairs "nouveaux philosophes", fera partie des intellectuels qui investiront les plateaux de télévision, dont la célébrissime émission "Apostrophes" de Bernard Pivot. Moyen médiatique idoine pour diffuser, auprès du grand public, une pensée en rupture avec les ex-idéaux communistes.
Philosophe "indigné" avant l'heure, il sera de tous les combats contre l'interventionnisme des grandes puissances au nom des Droits de l'Homme. Vietnam, ex-Yougoslavie, Tchétchénie, Libye et, plus récemment, la Syrie et l’Irak. Le "philosophe en colère" n'aura de cesse de fustiger le "pacifisme" et de diffuser ses indignations.
En paraphrasant la célèbre chanson de Gilbert Bécaud "Quand il est mort, le poète", l'on ne peut que penser que l'étoile d'André Glucksmann sera enterrée dans un grand champ de blé!