Le Grand Théâtre de Casablanca ouvrira ses portes en septembre 2018. La société de développement local Casa Aménagement, maître d’ouvrage délégué, achève les travaux en juin, mais la société gestionnaire qui prendra le relais est toujours inconnue. Et c’est là ou le bât blesse. Jusqu’à présent, aucune information ne filtre à ce propos. «Il y a plusieurs scénarios, mais la décision n’est pas encore prise, ce sera tranché bientôt au niveau central», confie Driss Moulay Rachid, directeur général de Casa Aménagement.
Cette réponse, loin d’être rassurante, ne fait qu’augmenter l’inquiétude des acteurs locaux, artistes et associations oeuvrant dans le secteur culturel, impatients de voir ce bijou architectural, réalisé par le tandem Christian De Portzamparc et Rachid Andaloussi, prendre vie.
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«Nous sommes en mars, à quatre mois de la livraison. En principe, on devrait déjà avoir une idée sur la programmation du Théâtre et connaître le directeur artistique et le spectacle devant marquer l’ouverture en septembre. Il n’en est rien!», regrette un acteur culturel casablancais.
Pour Driss Moulay Rachid, l’inquiétude n’a pas réellement lieu d'être. «Le projet est entre de bonnes mains, nous sommes en train de travailler sur un certain nombre de scénarios qui seront dévoilés au moment venu» a-t-il dit. Le moment venu? Mais le temps court, et on ne voit rien pointer!
Quand on insiste pour avoir une idée sur la programmation et les prestations qui animeront ce magnifique bâtiment, Driss Moulay Rachid soutient étonnamment qu’il est encore tôt pour évoquer le spectacle d’ouverture. «Je ne peux vous donner aucune information. Tout ce que je peux vous dire c’est que le travail est en cours».
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Une source à la Région du Grand Casablanca, une des institutions membres du conseil d’administration, décline au 360 les divers scénarios post-livraison du Théâtre. «Il y a trois propositions: lancer un appel à projet international pour désigner le directeur artistique, créer une nouvelle SDL ou, dernière option, créer une fondation qui sera gestionnaire, mais encore faut-il que les textes de lois suivent», annonce notre source.
En d’autres termes, à moins de six mois de l’ouverture du théâtre, il n’y a ni gestionnaire, ni direction, ni personnel, ni contenu. On s’étonne très légitimement que des projets ambitieux de cette envergure, qui sont extrêmement louables, soient confrontés à un manque de prévision, de prospective et de gestion. Le grand théâtre de Casablanca sera-t-il une splendide coquille vide? On n’en est pas très loin si rien n’est fait urgemment.