Geert Wilders est ce tristement célèbre homme politique néerlandais qui «hait l’islam» (c’est ce qu’il répète à longueur de discours), qui veut interdire le Coran aux Pays-Bas (le seul livre actuellement interdit ici est le Mein Kampf de Hitler, c’est dire l’ampleur de la provocation…) et qui promet de réduire le nombre de Marocains qui résident aux Pays-Bas quand il sera au pouvoir.
Il voulait aussi interdire la circoncision et l’abattage rituel mais a dû reculer devant la colère des rabbins locaux: l’imbécile ne savait pas que Juifs et musulmans ont des coutumes similaires… L’impair était de taille puisque Wilders se proclame «meilleur ami d’Israël» dès qu’il en a l’occasion. Et ce puissant penseur a sa solution du conflit israélo-palestinien: il suffit d’expulser tous les Arabes d’Israël et de Cisjordanie et voilà! Le problème est réglé.
Qu’un clown pareil soit le favori des sondages relatifs aux prochaines élections législatives fait froid dans le dos. Heureusement qu’aux Pays-Bas le système électoral (la proportionnelle intégrale) force les partis à former des coalitions, donc à faire des compromis: les idées les plus extrémistes de Wilders n’ont donc aucune chance de se réaliser. Il ne pourra pas nous expulser.
En attendant, il y a du nouveau. Voilà qu’on en sait plus sur le financement du parti de Wilders, le PVV. Des journalistes opiniâtres viennent de découvrir que le principal donateur de Wilders n’est ni Hollandais ni Européen: c’est un Américain, un certain David Horowitz.
Son organisation a versé 108.000 dollars au PVV en 2015. Je me suis précipité sur Wikipedia. Voici ce qu’on lit sur ce zigoto: «David Horowitz (né le 10 janvier 1939) est un écrivain américain, ancien militant de la nouvelle gauche américaine pendant les années 1960. Il est aujourd’hui partisan des néo-conservateurs et des Républicains».
Résumons: un milliardaire américain, hier de gauche, aujourd’hui de droite, finance un parti européen raciste anti-Marocains. Autrement dit, ce David Horowitz, à qui nous n’avons jamais rien fait, qui n’a peut-être jamais rencontré un Marocain en chair et en os, utilise une partie de sa fortune à nous pourrir la vie. Comment s’étonner dès lors que nous nous sentions mal aimés?... que nous soyons si réceptifs à la théorie du complot?... qu’en un mot, nous devenions paranos?