Sur les images diffusées par la télévision d'Etat Irib, le président du Parlement Ali Larijani est vu en train de visiter une base souterraine où sont entreposés différents types d'engins, dont des missiles Emad. La télévision n'a pas révélé la localisation de cette base souterraine.
L'Iran avait effectué au moins un essai réussi de ce type de missile en octobre et, selon des experts de l'ONU, cela constituait une violation d'une résolution datant de 2010 interdisant l'utilisation par l'Iran de missiles balistiques de peur qu'ils ne soient dotés d'une tête nucléaire.
L'Iran a toujours nié chercher à se doter de l'arme nucléaire et affirme que ses missiles ne sont pas conçus pour supporter une telle bombe. M. Larijani a indiqué que le Parlement soutiendrait lors de la présentation prochaine du plan quinquennal, le renforcement du programme balistique souhaité par le président Hassan Rohani.
Ce dernier avait dénoncé jeudi les "interventions hostiles et illégales" des Etats-Unis qui venaient d'annoncer une nouvelle série de sanctions économiques -par la suite suspendues- liées à deux récents essais de missiles par l'Iran. Il avait ordonné à l'armée d'intensifier son développement de missiles et de prendre toutes les mesures nécessaires pour lancer de nouveaux programmes s'ils permettaient d'améliorer la défense du pays.
La télévision d'Etat avait déjà montré en octobre, peu après l'essai d'un missile Emad, des images d'une base souterraine remplie de missiles, l'une des nombreuses dont affirme disposer l'Iran à travers tout le pays. "Nous manquons d'espace pour stocker nos missiles", a déclaré vendredi le général Hossein Salami, numéro deux des Gardiens de la révolution, armée d'élite de la République islamique d'Iran.
Cette démonstration de force intervient en pleine crise avec l'Arabie saoudite depuis la condamnation à mort par Ryad d'un chef religieux chiite. L'escalade entre les deux rivaux sunnite et chiite est suivie avec une grande inquiétude par la communauté internationale qui craint qu'elle n'accentue encore davantage la déstabilisation et les conflits du Moyen Orient.