Donald Trump menace de ne plus verser d’aide aux Palestiniens s’ils continuent de refuser de s’engager dans des négociations de paix. Rappelons que Mahmoud Abbas, le chef de l’autorité palestinienne a déclaré, après l’annonce de Trump faisant de Jérusalem la capitale d’Israël, que les Etats-Unis se sont disqualifiés pour jouer un rôle d’intermédiaire dans des négociations entre les deux parties du conflit. Réaction normale et juste.
Emboitant le pas à son président, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, a elle aussi menacé de couper le financement à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA). Cette aide est de l’ordre de 335 millions de dollars (l’Europe apporte 160 millions de dollars).
L’UNRWA assure l’éducation et la santé d’un demi million d’enfants réfugiés dont 270.000 à Gaza. Sans l’apport américain, c’est tout le système de vie et de survie de l’enfance palestinienne qui risque de péricliter et d’aggraver davantage les difficultés quotidiennes d’un peuple occupé et soumis à un embargo sévère de la part de l’Etat colonial.
Evidemment le premier ministre Netanyahu a applaudi à ces menaces. Rarement un président américain aura été aussi proche de l’Etat d’Israël et aussi injuste et partial avec les Palestiniens. En plus il voudrait jouer un rôle dans d’éventuelles négociations. On sait d’avance de quel côté se situera sa position. Il ne s’encombre ni de justice ni de pudeur. C’est un président dangereux pour son pays et pour la paix dans le monde.
L’Amérique de Trump et Israël de Netanyahu sont dans leur rôle. Pas de cadeau à la Palestine; faire tout pour annexer de plus en plus de terres et avancer en méprisant les résolutions de l’ONU. Bientôt, la Palestine, en tant que terre et Etat, n’existera plus. La diaspora palestinienne se répandra dans le monde et, comme les Arméniens, l’histoire les oubliera…
Pendant ce temps-là les Arabes, ceux qui sont riches par le pétrole et le gaz, ceux qui préfèrent déclencher une guerre sans merci au Yémen, ceux qui croient se doter de culture en achetant un tableau de Léonard de Vinci «Salvador Mundi» à 450 millions d’euros, ou un château Louis XIV à Louveciennes, réplique de Versailles, à 275 millions d’euros, détournent leur regard et ne font rien pour la Palestine.
S’il y avait un peu d’honneur et d’orgueil, s’il y avait un sentiment de dignité et de fierté arabe, s’il y avait un minimum de solidarité, ils auraient dû immédiatement répondre aux menaces américaines, et virer quelques millions sur le compte de l’UNRWA ainsi que celui de l’Autorité palestinienne. Cette action aurait été une réponse digne au délire d’un président de plus en plus engagé dans la haine de l’islam et de la Palestine.
Mais ils préfèrent acquérir des biens somptueux, placer leur argent dans des banques américaines (qui le bloquera le jour où ils ne se comporteront pas comme le veut l’Amérique), acheter pour plus de 300 milliards de dollars des armes américaines et jeter dans l’oubli et le naufrage un peuple qui souffrent depuis 1948.
C’est ce qui se dit dans les cafés arabes aujourd’hui. D’autres vont plus loin et crachent sur ces pays pétroliers qui font le malheur du monde arabe, monde qui n’existe pas ou qui n’existe que dans la division et le déshonneur.
Face à cet immobilisme arabe (oui, je sais une réunion des ministres des affaires étrangères au eu lieu à Amman et ont décidé de demander à l’ONU la reconnaissance de l’Etat palestinien), face à ce silence, Trump et Netanyahu peuvent poursuivre l’application de leur plan, celui d’une colonisation totale des territoires palestiniens. Toute résistance sera qualifiée de terroriste. Et voilà le tour est joué. Un jour, ils pourront dire «Merci aux Arabes!».