Y en a marre de la camelote chinoise!

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ChroniqueL’économie chinoise vient d’entrer en crise. Pas étonnant, estime notre blogueur, qui a testé personnellement ce qu’il nomme «la qualité inférieure» des produits Made in China, vendus notamment au Maroc.

Le 04/12/2015 à 12h55

Ah! Certes les produits importés de Chine et sous lesquels croulent littéralement les kissarias* et souks marocains, ne sont pas chers mais ce «bon marché» est fallacieux car, à la longue, on débourse beaucoup pour compenser les défectuosités des articles achetés.

Et encore je m’en tiendrai à mon expérience personnelle et à celle de mon entourage, depuis deux ou trois ans. Des exemples de mes déceptions, j’en ai à revendre. Citons en vrac, sans hiérarchie, quelques uns de ces tests décevants :

- Les ciseaux à papier qui déchirent au lieu de couper

- Les clés cassantes

- Les jouets coupants

- Les aiguilles à coudre dont le chas est bouché

- Les parapluies qui se tordent ou se retournent au premier petit coup de vent

- Les sécateurs, pinces et pioches qui se déglinguent aux premières utilisations et sont «inremontables» même par le plus habile artisan local

- Les agrafeuses qui se détraquent très vite quand elles ne vous agrafent pas un doigt (bon là, j’exagère un tantinet, mais vraiment à peine …)

- Le papier collant et la colle qui ne … collent pas

- Les sous-vêtements (en pur coton, il est vrai, mais il n’a pas la tenue de celui d’Egypte) dont les élastiques se distendent après deux ou trois lavages.

- Les vélos dont les pneus crèvent à la première sortie (cela s’est passé en France, laquelle, pauvre naïve, s’est, elle aussi, laissée envahir sans méfiance par les importations chinoises) et s’avèrent, comme les sécateurs, irréparables. Eh bien sûr, aucun de ces produits n’est garanti ! Pas bête la Chine …

- Les clous qui se cassent ou les punaises qui se plient et nous blessent (là, je n’exagère pas, ça m’est positivement arrivé au Maroc et en France)

- Et pire que tout, les alarmes d’auto, hypersensibles et qui se mettent à hurler à répétition en pleine nuit suite au passage d’un chat sous le véhicule ou bien, m’a affirmé un mécanicien de Casablanca, suite aux simples évolutions d’une seule mouche ou d’une guêpe restées enfermées dans la voiture …

- Enfin l’inimaginable, l’intolérable: des babouches jaunes citron, théoriquement spécificité marocaine et qu’un ministre du gouvernement Benkirane a eu la très désagréable surprise de trouver dans le souk de Marrakech: en simili cuir et, bien sûr, collées au lieu d’être cousues. Et en plus tamponnées made in China! Sans vergogne. Halte là! Pour leur propre réputation, industrie et artisanat du royaume, ont tout intérêt à faire pression sur les autorités publiques afin qu’un contrôle technique rigoureux soit imposé aux articles exportés de Chine vers le Maroc.

Précision: non, je ne suis pas le moins du monde sinophobe ! En reportage en Chine, naguère, j’y fus au contraire séduit d’emblée par la conscience professionnelle des artisans du cru, par la finition de leurs objets, par leur amour du travail. Notamment dans le domaine des tissages. Mais ces produits de qualité ne sont apparemment pas exportés. Jadis, ce fut pareil au Japon; bons articles au pays, qualité inférieure à l’export. Nul doute que les Chinois sont capables de suivre la voie nipponne de la qualité. En attendant, faites gaffe à vos achats!

(*) Survivance, dans le parler arabe marocain du XXIe siècle du « Césareum », le forum ou place centrale des cités berbéro-romaines du futur Maroc.

Par Hugoz Péroncel
Le 04/12/2015 à 12h55