Ayons l'œil sur la dame de Gibraltar!

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ChroniqueNotre blogueur ne semble pas s’être laissé impressionner par la nouvelle mairesse «glamour» de Gibraltar. Il a essayé de discerner ce qu’il y a derrière ce charme municipal.

Le 19/05/2017 à 11h32

Après Le Marin de Gibraltar sorti jadis des méninges de la romancière française Marguerite Duras, voilà que déboule dans notre actualité régionale une nouveauté: «la Dame de Gib», à savoir Kaiane Aldorino Lopez, 30 ans, sculpturale, cheveux au vent, mannequin, Miss Gibraltar puis Miss Monde (2009), mariée par amour à Aaron, Gibraltarien comme elle, mère de famille. Et beaucoup d’allure, de la classe même, surtout quand elle arbore sa tenue officielle d’élue, ou bien en sobre robe de ville, posant devant le fameux Rocher-aux-Singes, aussi connu comme «un caillou dans la chaussure de l’Espagne», et chez les Arabes, comme Djebel-Tarik, en référence au premier conquérant musulman («Envahisseur maure» dans le vocabulaire officiel espagnol) de l’Ibérie.

Insinuation?

Les lointains descendants de Tarik devraient s’intéresser peut-être un peu plus à l’actualité gibraltarienne, pas forcément marocophile… Surtout depuis que la sémillante Madame Aldorino Lopez a été élue mairesse de Gibraltar en avril 2017. Une municipalité de moins de 7 km2 et de 36.000 âmes, propriété contestée de la Couronne britannique depuis l’entourloupe diplomatique anglaise de 1713.

Qu’est-ce que je veux insinuer? Eh! bien que Madame la lady-maire de «Gib», bien que sa rocheuse municipalité ait traditionnellement recours à de la main-d’œuvre marocaine et à des produits frais marocains, ne paraît pas nourrir que des sentiments amicaux pour son grand voisin du Sud. Ainsi Madame Aldorino aime-t-elle à rappeler, pour la conjurer, la célèbre phrase du roi Hassan II sur le fait que «Sebta et Melilla reviendront automatiquement dans le giron marocain le jour où Djebel-Tarik sera restitué à Madrid, car la communauté internationale ne saurait tolérer qu’un seul Etat, l’Espagne, contrôle à lui seul les deux Colonnes d’Hercule».

Du coup, la remuante nouvelle élue s’est mis en tête de faire revenir en visite sur le Rocher la reine Elizabeth II, qui ne s’est plus rendue dans sa dépendance méditerranéenne depuis... 1954.

Argent recyclé et table de jeu

Madame Aldorino pense qu’une telle présence royale, même brève, retremperait les liens entre Londres et Gib et redonnerait confiance à ses administrés municipaux quant à la pérennité du parapluie politico-militaire britannique. La mairesse sait ce qu’elle fait et où elle va: le Brexit qui a enclenché en 2016 la sortie britannique de l’Union européenne, a entraîné avec lui le microscopique Gib, mais à contrecœur, car les Gibraltariens ont voté, eux, à 96% pour rester dans l’U.E.…

La mairesse table sur le fait que la souveraine vétérane de Londres, ingambe nonagénaire, adore visiter les confettis de son cher Commonwealth. En attendant cette éventuelle venue, l’entreprenante édile trompette à chaque occasion que sa ville «est autonome pour l’eau et l’électricité», et elle vante le régime financier et fiscal ultralibéral (d’autres disent : opaque) de Gib, ses tables de jeu (des tripots, selon les Espagnols), ses sportifs chouchoutés, son importance militaire et sécuritaire renforcée à l’heure où le djihadisme rode également autour du Rocher.

Entre Tanger et Malaga, et bien sûr au-delà, on n’a sans doute pas fini d’entendre parler de la roborative (d’aucuns disent l’agitée) Kaiane Aldorino Lopez qui aime tant poser, un poing sur la hanche et avec un air de défi, devant les armes royales britanniques et leur devise en français: «Dieu et mon droit».

En cette veille de ramadan, je mets ma plume à jeûner pour 30 jours, avec reprise de mes «coups de dents» le vendredi 23 juin Inchallah. Salut cordial à nos suiveurs.

Par Hugoz Péroncel
Le 19/05/2017 à 11h32