Bernard Lugan

La chronique de Bernard Lugan

Bernard Lugan est un historien français, né à Meknès au Maroc. Auteur de plusieurs ouvrages| dédiés principalement au continent africain| il est considéré comme l’un des africanistes les plus réputés et a enseigné à cet égard l’histoire de l’Afrique dans plusieurs universités et écoles. Il a reçu en 1988 le prix Louis-Marin de l’Académie française pour son livre Huguenots et Français| ils ont fait l'Afrique du Sud.

Algérie: règlements de comptes au sein de l’odjak des janissaires
Aujourd’hui, après l’épuration des membres du clan du général Gaïd Salah dit «le glouton», c’est au tour du clan du général Chengriha de «profiter» de la fonction. Et ses membres brûlent les étapes, car ils n’ignorent pas que, quand leur chef aura passé de vie à trépas, ce sera à leur tour d’être épurés par les colonels et les généraux qui attendent de plus en plus impatiemment leur tour… Ce qui provoque la fureur épuratrice préventive des janissaires menacés.
Quand, à Tombouctou, la prière était dite au nom du Sultan du Maroc
L’aventure des soldats marocains qui avaient conquis l’empire songhay ne prit pas fin après 1618 car les pachas marocains et leurs hommes firent souche à Tombouctou. Ils y épousèrent en effet des femmes indigènes, notamment songhay, et ils donnèrent naissance à ce que l’on pourrait considérer comme une nouvelle «tribu».
Le «Dahir berbère» ou la tentative de briser l’unité nationale marocaine
Quoiqu’il en soit de ses buts réels ou cachés, ce texte fut considéré par la population comme une volonté de dissolution de la Nation car, avec le Dahir berbère, deux systèmes juridiques différents allaient être appliqués aux Marocains, ceux d’origine «arabe» étant soumis au droit islamique, tandis que les Berbères seraient régis selon leurs coutumes traditionnelles.
C’est en France que l’histoire de l’Algérie doit être «libérée»
Il faut bien avoir à l’esprit qu’une radicalisation se développe aujourd’hui en France où les élections présidentielles de 2027 vont en grande partie se faire sur la question de l’identité nationale au sens large. Dans ces conditions, si un président de droite était élu, serait alors totalement remis en question le chantage mémoriel algérien.
L’assassinat d’Abane Ramdane ou la mise en place du «Système» algérien
Au mois d’août 1956, dans la vallée de la Soummam, en pays kabyle, s’était tenu le premier congrès du FLN qui avait décidé de la création du Comité national de la révolution algérienne (CNRA). La tenue de ce congrès déclencha une terrible guerre fratricide au sein du FLN car les «extérieurs» y virent une tentative de prise du pouvoir par les Kabyles. Le reproche fait à Abane Ramdane d’avoir organisé le Congrès de la Soummam conduira à sa mise à mort et à la mise en place d’une mécanique qui conduira à la naissance du «Système».
Algérie: quand un historien promu par le «Système» provoque un grave incident diplomatique… et se retrouve en prison
Propagandiste officiel, Mohamed El Amine Belghit a toujours défendu la thèse de l’inexistence de la berbérité, présentée comme un mythe colonial. Ce fut encore lui qui, missionné par le «Système», dénonça le Hirak comme un complot kabylo-français. C’est donc en toute bonne foi qu’il répondit aux questions de la journaliste de «Sky News Arabia», et c’est avec stupéfaction qu’il apprit qu’il avait commis un grave impair, avant d’aller dormir en prison...
Les résistances marocaines
Ce fut dans la région du Moyen Atlas, de l’Atlas central et du Tadla que les résistances furent les plus vives avec l’entrée en guerre des Aït Ndhir, des Beni M’Tir et des Aït Youssi. À la limite des trois régions militaires de Meknès, Fès et Taza, les Français furent confrontés à de rudes adversaires.
L’histoire-propagande, matrice du «Système» algérien
L’histoire officielle de l’Algérie semble relever en partie de la thérapie nationale. Il faut en effet bien comprendre qu’en Algérie, l’histoire n’est pas tant l’étude du passé que le moyen de s’affranchir d’un traumatisme existentiel que Mohamed Harbi a résumé d’une phrase: «L’histoire est l’enfer et le paradis des Algériens».
Donald Trump et les droits de douane en Afrique
Par-delà la stupéfaction, le président Trump ne fait en réalité que mettre en place une simple mesure de réciprocité en ne s’en prenant qu’aux pays africains qui, jusque-là, surtaxaient les produits américains. Les nouveaux taux douaniers sont en effet fixés en fonction de ceux jusque-là pratiqués par les pays tiers sur les produits importés des États-Unis.
L’Algérie, le Mali et la Russie
Dans la région du Sahel, les intérêts de l’Algérie s’opposent à ceux du Mali, mais télescopent également ceux de la Russie. C’est ainsi que, troisième acteur régional, Moscou soutient militairement la junte au pouvoir à Bamako, mais tout en fournissant à l’Algérie la quasi-totalité de son armement.