Zaki pris à contrepied par Mounir El Haddadi

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Il y a une dizaine de jours, le sélectionneur national se montrait confiant pour le cas du jeune prodige du Barça Mounir El Haddadi. Mais quand ce dernier a préféré la Roja aux Lions de l’Atlas, Zaki s'est montré haineux. Analyse de discours en vidéo.

Le 08/09/2014 à 09h12

Interrogé sur le cas Mounir El Haddadi fin août, le sélectionneur national Badou Zaki se voulait assez rassurant. "Nous sommes en train de fournir tous les efforts pour convaincre des joueurs comme lui de rejoindre l’équipe nationale", avait-il lancé au micro de Le360 le 28 août dernier. Mais déjà à l’époque, Zaki se montrait méfiant à l’égard de l’entourage de ces jeunes joueurs qui selon lui prennent leur temps avant de prendre leur décision.

Après avoir choisi de jouer pour la Roja, vendredi dernier, Mounir El Haddadi, le jeune prodige qui brille avec Barça a subi un tacle en règle du sélectionneur national. Ce dernier le traite, avec son entourage, de personnes qui ont cherché à monnayer leur patriotisme. Que veut-il dire au juste? Ont-ils demandé une prime de signature? De combien? Zaki reste vague n’osant pas proférer une telle accusation, mais semble très en colère.

Il y a une contradiction entre le discours rassurant et la réaction haineuse du sélectionneur national entre les deux interviews. N’ayant pas réussi à convaincre un jeune talent de défendre un maillot, qui n’a plus fait rêvé les mordus de foot, il cherche à botter en touche. Il met tout sur le compte du "non patriotisme" d’un jeune de 19 ans qui a juste choisi une équipe qui gagne. Il croit ainsi le faire détester par le public marocain. Ce sera difficile: les Marocains n’en ont jamais voulu, par exemple, à une autre star du Barça qui a choisi de jouer pour les Pays-Bas, Ibrahim Affelay. Ni à d'autres... Il y en a certains qui s'aventurent à leur donner raison, vu l'état déplorable de notre football.

Zaki ferait mieux de se concentrer sur les véritables raisons qui poussent les talents marocains à préférer d’autres équipes à la nôtre. Des raisons structurelles à chercher du côté d’un bureau fédéral qui, ce week-end, s’est réuni à Marrakech, pour se gargariser de ses réalisations, comme si le cas El Haddadi n'est pas un échec. C’est plus constructif de faire en sorte d’éviter que d’autres jeunes pépites, formés dans des écoles européennes de prestige, nous filent entre les doigts. Surtout qu’il y en a pour lesquels l’entraîneur national est plus que confiant. Dans la première interview, Zaki annonce que Karim Belarabi, le buteur le plus rapide de l’histoire de la Bundesliga avait dit oui. Alors qu’attend-il pour le convoquer?

Par Fahd Iraqi
Le 08/09/2014 à 09h12