Wydad vs Benkirane: Naciri calme le jeu

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Revue de presseKiosque360. Les déclarations de Abdelilah Benkirane à l’encontre des dirigeants du Wydad de Casablanca avaient mis en colère responsables et supporters de l’équipe. Pour autant, le président du WAC, Said Naciri, dit ne pas vouloir traîner Benkirane devant les tribunaux. Et défend Ilyas El Omari.

Le 11/02/2015 à 22h30

Il y a quelques jours, Abdelilah Benkirane, fidèle à lui-même, avait asséné que certains responsables de clubs aussi prestigieux que le Wydad et le Raja de Casablanca avaient la mainmise sur le sport dont ils se servent à des fins politiques. Le message était clair. Du moins pour le WAC dont le président Said Naciri n’est autre que le député du Parti authenticité et modernité (PAM) de la circonscription de Zagora, ayant intégré au sein de son bureau des membres du parti.

Se sentant visés, les Wyadis ont réagi vigoureusement, rappelant à Benkirane, par ailleurs secrétaire général du Parti de la Justice et du développement (PJD), la véritable dénomination du WAC, à savoir «Wydad Al Oumma», allusion faite à l’histoire de ce club, intimement liée à celle de la lutte pour l’indépendance du Maroc. Une correspondance a été adressée au président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lakjaa.

«Le Wydad n’est pas un parti politique, mais une équipe de tous les Marocains», ont scandé les supporters de l’équipe lors d’un match au complexe sportif Mohammed V à Casablanca. Ils avaient même prévu d’organiser un sit-in pour dénoncer les propos «déplacés» de Benkirane. Ce dernier a, par la suite, adopté un ton calme lui étant inhabituel, en présentant des excuses aux supporters des grands clubs biadouis. Pour sa part, le Raja de Casablanca a diffusé un communiqué sur sa page facebook, incitant «tous les protagonistes à ne pas mêler le club dans leurs divergences et calculs politiques».

A propos de Ilyas El Omari

Dans une interview-fleuve accordée à Al Massae paraissant jeudi 12 février, le président du WAC adopte un ton modéré. «Benkirane est le chef du gouvernement de mon pays. Je ne suis pas en conflit avec lui, et je ne veux pas exagérer les choses. Nous travaillons sous l’égide de la fédération. Benkirane est revenu sur ses précédentes déclarations en affirmant qu’il n’avait pas porté atteinte aux composantes du sport. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que le politique sert le sport. Combien de présidents de clubs se sont présentés aux élections sans avoir eu gain de cause !» dit Naciri.

Cependant, le président du WAC, connu pour sa discrétion et ses propos conciliants, dit ne pas vouloir traîner Benkirane devant les tribunaux. Il déclare, avec diplomatie, que «nous ne devons pas impliquer le sport dans la lutte politique».

A la question portant sur sa relation avec Ilyas El Omari, vice-président du PAM, Naciri s’emporte : «Je ne comprends pas pourquoi les gens associent son nom au football. Il était président du Chabab Rid d’Al Hoceima. S’il avait une influence comme d’aucuns lui attribuent, son ancienne équipe serait leader du championnat».

Par Abdelkader El-Aine
Le 11/02/2015 à 22h30