La 33ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc prendra son départ officiel le 13 avril dans la Principauté de Monaco, puis verra le transfert des Gazelles vers Erfoud, pour arriver le 27 avril à Essaouira où les prix seront remis.
Pas moins de 200 équipages composés de 313 femmes de tous profils, âgées de 21 à 67 ans et issues de 17 pays de tous les continents participeront cette année à l’évènement. Dix équipages défendront les couleurs du Royaume.
À bord de 4×4, camions, crossovers, quads, SSV et voitures électriques, les Gazelles devront franchir six étapes, dont deux marathons. Sans GPS, uniquement munies d’une carte et d’une boussole, elles parcourront plus de 1.000 km à travers le Sahara marocain.
«Dans ce rallye, la vitesse n’est pas le maître mot, mais plutôt la régularité et l’intelligence de la conduite. Depuis 33 ans, nous avons préservé cette essence unique, privilégiant la navigation à la carte et à la boussole, excluant tout recours aux technologies modernes telles que les téléphones ou le GPS. C’est une manière de préserver l’authenticité de la compétition, de revenir à ses valeurs fondamentales, n’être plus que soi et se déconnecter le temps de l’aventure», a souligné Dominique Serra, fondatrice et organisatrice du Rallye Aïcha des Gazelles, pour Le360.
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Engagé pour la préservation de l’environnement, le rallye a conclu un accord avec le ministère de la Transition énergétique et de la Transformation durable pour «servir d’exemple dans l’élaboration d’une nouvelle définition des rallyes-raids au Maroc». «Cet accord a été signé lors de la COP28 avec la ministre Leila Benali. Nous travaillons désormais sur l’élaboration d’une charte de l’environnement», a expliqué la fondatrice.
Et de préciser: «Nos partenaires nous soutiennent dans la mise en place de pratiques respectueuses de l’environnement sur le terrain, que ce soit le tri des déchets, leur incinération, la récupération ou encore notre engagement en faveur de la neutralité carbone.»
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Cet engagement envers l’environnement ne s’arrête pas là: «Depuis 2007, nous avons introduit une catégorie électrique. Nous avons également investi dans des véhicules rétrofits, reconditionnés pour passer du thermique à l’électrique. De plus, nous disposons d’un grand camion nomade de recharge électrique, permettant de recharger jusqu’à 20 véhicules simultanément chaque soir. Ces avancées technologiques, bien que contraignantes, témoignent de notre engagement résolu en faveur de l’environnement.»
Une nouveauté cette année est la participation du premier équipage 100% marocain parmi les 11 qui s’affronteront dans la catégorie E-Gazelle, réservée aux véhicules électriques. Ce duo est composé de la chirurgienne cardiovasculaire Imane El Hassani et la consultante en transformation financière Yacout Yamani. Les deux membres de l’équipage 605 ont exprimé leur motivation: «Notre moteur est la passion pour une aventure unique et mémorable. Nous croyons fermement aux valeurs de tolérance, de solidarité et de préservation de l’environnement, qui s’expriment pleinement dans cette compétition.»
À l’issue du rallye, soit les duos de Gazelles confirment leur amitié à vie, soit elles se retrouvent meilleures ennemies, selon Dominique Serra. Dans le cas de Jawhara Bennani et Dounia Mazhar Bennani, le duo mère-fille gagnant de l’édition précédente, cette aventure les a soudées plus que jamais.
«C’était une expérience incroyable. Nous nous sommes mutuellement rassurées et soutenues jusqu’au bout, la communication était tellement fluide et je pense c’est ce qui nous a permis d’atteindre la première place du podium», s’est confiée Jawhara Bennani, interrogée par Le360. Pour cette nouvelle édition, les deux femmes participeront séparément. «Ce n’était pas un choix mais une question de sponsors, mais cela représente un tout autre défi.»
Malgré les défis, le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc continue de rayonner, porté par une vision forte et des valeurs authentiques. «Cette compétition est bien plus qu’un simple rallye, c’est une expérience inoubliable qui unit les participantes dans une aventure humaine et environnementale unique», a conclu Dominique Serra, résolument tournée vers l’avenir de cette tradition marocaine qu’elle espère, un jour, voir inscrite dans le patrimoine immatériel du pays.