«On ne naît pas athlète de haut niveau, on le devient». C’est le message clé que portait Perle Bouge, rameuse d’aviron handisport française, lors de sa visite à Casablanca en tant qu’ambassadrisse des Jeux olympiques Paris 2024. La sportive au riche palmarès (médaille d’argent aux Jeux paralympiques de Londres 2012, médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Rio 2016, médaille d’or aux championnats du monde 2018) était notamment accueillie, jeudi 9 mars dernier, à l’École française internationale (EFI) de Casablanca.
Dans un silence de cathédrale, et devant l’auditoire attentif, composé des élèves de l’EFI, Perle Bouge a évoqué de son histoire avec le sport, mais surtout de son itinéraire de personne à besoins spécifiques. «À l’âge de 19 ans, j’ai été renversée par une voiture, alors que je pilotais ma moto. J’ai gardé des séquelles assez graves de cet accident», a-t-elle raconté.
Le mindset de «combattante»
L’athlète a par la suite insisté sur le mindset de «combattante», cet esprit qui lui a permis, à force de volonté et d’abnégation, de devenir la para-athlète de haut niveau qu’elle est, et de décrocher de nombreux titres et distinctions. «Mon handicap ne m’a jamais empêché d’avancer. Même dans un fauteuil roulant, on peut parvenir au sommet et réaliser ses rêves», a-t-elle ainsi répondu à la question d’un élève.
Et c’est justement pour partager cette vision positive, ainsi que les valeurs des JO de Paris 2024, que Perle Bouge, désignée ambassadrice de la Terre de jeux 2024, s’est rendue au Maroc en amenant avec elle les drapeaux olympique, paralympique et le drapeau de Paris 2024.
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«Nous avons ramené avec nous, ici à Casablanca, les drapeaux olympique et paralympique ainsi que le drapeau de Paris 2024, pour montrer à tous les jeunes les valeurs de l’olympisme et du paralympisme que sont le partage, le respect et le dépassement de soi», a-t-elle déclaré pour Le360.
Exprimant sa fierté de la tenue des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, elle a expliqué que l’ultime objectif de cette manifestation, à la fois pour les athlètes et para-athlètes, est de «vivre ces jeux à Paris avec l’envie de performer, de faire la fête et de s’entraider».
Durant les compétitions, «nous mettons tout entre parenthèses pour que, tous ensemble, nous puissions aller chercher les plus belles des médailles», a-t-elle souligné, précisant que «si nous sommes tous là pour gagner, nous devons toujours le faire avec le plus grand respect pour nos adversaires».
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Les handisports, de plus en plus populaires
Évoquant les handisports, Perle Bouge a fait la lumière sur l’intérêt grandissant du public pour les Jeux paralympiques, et ce depuis les JO de Londres 2012. «Les médias se sont intéressés aux Jeux paralympiques et ont su les mettre en avant. Le grand public a fini par suivre. À nous, athlètes, d’en faire un beau spectacle et de continuer à faire parler de ces disciplines sportives».
Sur la même trame, la rameuse a mis l’accent sur l’importance de faire adhérer le secteur privé au développement des handisports. «On ne peut pas compter que sur l’État pour soutenir les handisports. Les grandes entreprises privées ont aussi le devoir de les encourager et d’aider à leur développement», a-t-elle indiqué.
La championne du Monde 2018, qui briguera une quatrième participation aux JO à Paris, a aussi évoqué l’intérêt d’accompagner les clubs pour «permettre une pratique du sport dans les meilleures conditions, afin de rendre possible l’éclosion de futurs grands champions, mais pas seulement». «Le plus important n’est pas de devenir un grand champion, mais plutôt de pouvoir pratiquer le sport qu’on aime, de se sentir bien dans sa tête et dans ses baskets», a-t-elle conclu.