Qatar est en train de salir la réputation du football arabe. Ce petit émirat riche en gaz et en gaffes est au coeur d'un nouveau scandale, le deuxième pour le Maroc après l’affaire de l’ancien international Abdeslam Ouaddou : l’ancienne vedette des Lions de l’Atlas Youssef Hadji nous apprend qu’il vient de saisir la FIFA pour réclamer 20 mois de salaire au club qatari Al-Arabi. 20 mois de salaire, c’est énorme ! C’est scandaleux, a-t-il affirmé dans une interview au quotidien sportif L’Equipe daté de jeudi. "Comme d’autres étrangers au Qatar, j’ai été confronté à une situation difficile.
"Les Qataris souffrent d’une mauvaise image, car il y a des personnes qui agissent de manière inadmissible. J’en suis victime, je suis bien placé pour en parler", a-t-il déclaré au journal français, expliquant que le club d’Al-Arabi était venu le chercher à Rennes à l’été 2012. "On m’a fait une offre financière qui ne se refuse pas. J’ai signé pour deux ans, loin de me douter de ce qui allait arriver". "Après avoir contracté une blessure, j’ai été mis à l’écart de l’équipe, puis on ne m’a plus payé. Je suis allé demander des explications », précise Youssouf Hadji. « Au début, on me disait que ça allait s’arranger. Puis on m’a vite ignoré. Par contre, je n’avais pas intérêt à rater une séance d’entraînement, sinon, c’était une faute professionnelle. Mais eux ont le droit de ne plus respecter un contrat, une personne… ".
Les Qataris "n’ont pas l’air d’avoir vraiment peur"
En 2013, Youssouf Hadji quitte Qatar par ses propres moyens et signe un contrat avec le club turc Elazigspor, a-t-il affirmé. Selon l’ancien international marocain, "de nombreux dossiers de joueurs ont été déposés à la FIFA contre le Qatar, "plus importants que les miens", ajoute-t-il. Les Qataris "n’ont pas l’air d’avoir vraiment peur, a-t-il souligné. J’ai réussi à rentrer en France. Et quand j’ai signé à Elazigspor, ils ont encore tenté de me faire du chantage à propos de ma lettre de sortie. Comme ils ont vu que je ne cédais pas, ils l’ont envoyée assez vite".
Le joueur franco-marocain appelle la FIFA "à protéger les joueurs" et à faire qu'"Al-Arabi respecte le contrat. On me doit 20 mois de salaire. On ne peut pas faire venir des gens et les jeter comme ça du jour au lendemain, quand on estime ne plus avoir besoin d’eux. Je peux vous garantir qu’il y a pas mal de joueurs étrangers qui ne sont plus payés. Mais ils préfèrent se taire…".
Cette énième affaire prouve que l’attitude dans le domaine du sport ou autre de ce Qatar est scandaleuse. Il faut rappeler à cette occasion les conditions douteuses qui ont conduit l’attribution du Mondial 2022, le "Qatargate" avec le terrible drame de la mort d’une quarantaine de népalais dans les travaux de construction des stades, l’affaire de Abdesalam Ouaddou, ainsi que la plus récente, à savoir celle du journaliste français Alexandre Ruiz, séquestré dans des studios d’une radio à Paris passée sous les commandes des qataris. Sans oublier également les affaires liées aux droits de retransmissions télévisées exclusives et commerciales exorbitantes que la chaîne qatarie El Jazira réclament même aux pays modestes.
