La presse se met au vert ! Rassurez-vous, les journaux n’ont pas décidé de prendre des vacances. C’est même tout le contraire. La presse à paraître ce samedi 21 décembre consacre une grande partie de ses pages à l’événement du week-end, à savoir la finale de la Coupe du monde des clubs qui opposera le Raja de Casablanca au Bayern de Munich. A la veille du match, la course aux billets fait la Une des quotidiens. Sur Assabah, on apprendra ainsi que la chambre d’hôtel du directeur d’une radio nationale a été cambriolée. "Le voleur aurait emporté en plus d’un téléphone portable et de 1.500 DH trouvés là, plusieurs billets pour les tribunes d’honneur de la finale". L’heureux élu qui achètera ces billets au marché noir siégera aux côtés d’un ancien ministre africain, précise le quotidien. De son côté, Annass revient sur une déclaration du vice-président du Bayern de Munich, Karl-Heinz Rummenigge, qui affirme ne pas sous-estimer l’équipe du Raja et s’attendre à un beau match ce samedi.
Les hebdos se rattrapent après une semaine de fête du ballon rond. "Un coup de maître du Raja qui offre un magnifique cadeau au Maroc", titre Challenge. Et de souligner que "c’est au moment où notre football, et sa gestion, sont tombés au-dessous de zéro, que (…) le Raja a prouvé que les rêves les plus fous peuvent se réaliser". Et alors que le magazine voit en cette finale rajaouie "la porte de tous les espoirs", Telquel, lui, y voit celle de tous les "pouvoirs".
Jeu de jambes, jeu de pouvoir"Derrière onze hommes en vert plantant des banderilles à Ronaldinho et ses compères, il y a tout un jeu de pouvoir qui se profile à l’horizon", lance le journal. "Ceux qui ont acerbement critiqué l’organisation de la Coupe du monde des clubs au Maroc (dont personne ne voulait vraiment), se font déjà tous petits", souligne Telquel qui imagine à contrario les défenseurs de la coupe "fanfaronner". Mais, de l’avis de l’hebdomadaire, "tous se cacheront derrière les performances du Raja pour faire oublier leur passif". En coulisses, sept hommes chercheront à récolter les lauriers de cette réussite, ajoute l’hebdomadaire. Parmi eux, Mohamed Boudrika, décrit comme le président de la rupture, Karim Akari, l‘homme de l’ombre qui "évolue dans la maison du ministère des Sports" ou encore l’hôte de cette maison, Mohamed Ouzzine. "La Coupe s’ouvrait sous des auspices bien sombres pour le ministre, qui était déjà largement brouillé avec les plus hauts décideurs de la fédération et qui avait dû se justifier devant le Parlement et nier toute ingérence de son département dans les affaires de la fédé", rappelle le support. Un malaise qui s’est vite fait oublier face aux victoires successives des aigles Verts. Pour Telquel, "il se peut que la victoire des Verts offre à Ouzzine une trêve hivernale".
La célébration de la victoire du Raja a certes permis d’oublier les déboires récents et successifs du football national, tant sur la pelouse qu’en matière de gouvernance. Mais le réveil risque d’être brutal pour les responsables qui sont encore attendus au tournant, notamment par la FIFA. Lors d’une réunion avec les responsables tenue en marge de ce Mondial des clubs, Joseph Sepp Blatter a clairement rappelé les règles du jeu : les statuts de la fédération doivent être conformes au règlement de la FIFA. Après la fête, fédération et ministère devront s’atteler au travail, et bien, s’ils ne veulent pas saboter l'exploit des diables verts.