C’est un constat: tout peut être vendu en ligne et à des prix imbattables. Les médicaments ne dérogent pas à cette réalité. Or, pour les professionnels du secteur, «ce n’est pas raisonnable de proposer des médicaments à la vente publique sur internet, cela pourrait même avoir des conséquences dangereuses sur la santé des citoyens». Ces derniers ne sont, en effet, pas couverts par la loi contre l’accroissement de ce phénomène qui touche pratiquement tous les aspects de la vie, commente le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du jeudi 26 septembre.
C’est pour cela, affirme le journal, que les pharmaciens d’officine pressent le ministère de tutelle à agir rapidement et énergiquement pour la protection des citoyens et du secteur contre «cette aberration qui touche à un domaine où aucun laisser-aller ne peut être toléré». Les professionnels exigent également la protection de leur secteur dont le chiffre d’affaires est directement affecté par le trafic illégal des médicaments et autres composés pharmaceutiques, d’autant que la loi 17-04 donne aux pharmaciens, et seuls aux pharmaciens, l’exclusivité de la vente des médicaments et des produits pharmaceutiques.
Or, souligne Salma Cheddad, professionnelle du secteur citée par le journal, on trouve en vente libre au Maroc, sur les sites spécialisés, toute sorte de composés pharmaceutiques, cela va des produits diététiques aux médicaments à proprement parler, en passant par les compléments alimentaires. Et ce, sans la nécessité d’obtenir une quelconque autorisation.
Cette problématique, poursuit le quotidien, a été débattue lors du troisième congrès de l’association «Le Monde des pharmaciens», qui a réuni, récemment, quelques 3.000 participants et 90 sociétés et laboratoires pharmaceutiques. Lors de cette manifestions d’autres problématiques que connaît le secteur ont également été abordées. Les pharmaciens insistent, une fois encore, sur la réforme de la législation encadrant le secteur.
Ils demandent, en ce sens, l’amendement d'un Dahir, daté du 2 décembre 1922, dans le sens d’instaurer le «droit de substitution». Cela leur permettrait notamment de faire face à la concurrence de la contrebande des médicaments. De même, les pharmaciens exigent également la réforme de la fiscalité relative à ce secteur, surtout en ce qui concerne l’impôt sur le revenu.