Le360 : A Moscou, le miracle ne s’est donc pas produit, la délégation marocaine ayant quitté la compétition sans aucune médaille?
Abdeslam Ahizoune : Les attentes étaient grandes, c’est vrai. Nos athlètes étaient motivés, mais l’expérience leur a fait grand défaut. C’est la réalité. Nous n’avons pas obtenu de médaille, certes, mais notre athlétisme demeure très respecté et considéré non seulement dans le monde arabe mais aussi en Europe et en Afrique. Il ne faut pas oublier que certains de nos athlètes ont atteint les finales; certains n’ont été éliminés qu’en demi-finales. Sur plusieurs épreuves, des pays européens n’ont même pas réussi à dépasser les séries. Nous aurions souhaité revenir avec des médailles, mais il faut continuer à faire confiance à ces jeunes. J’en suis persuadé.
Quelle va être la stratégie de la Fédération après Moscou ?
Former et continuer à former, car c’est cela l’avenir. L’athlétisme national vit un tournant de son histoire, en ce sens que nous nous appuyons sur une vraie stratégie de développement de l’athlétisme avec une démarche professionnelle se basant sur la formation, la bonne gouvernance, et la disponibilité d’infrastructures de haut niveau. Nous venons d’achever le déploiement de plus d’une vingtaine de pistes d’athlétisme, de cinq centres de formation régionaux et d’une académie internationale d’athlétisme.
Question dopage, par contre, les athlètes s’en sont bien sortis, aucun n’ayant été contrôlé positif. Est-ce le fruit du hasard ou d'une véritable éthique ?
La stratégie de promotion de notre athlétisme national accorde une grande priorité à la lutte contre ce fléau. Elle est basée surtout sur la sensibilisation et la prévention. Il n’est pas admissible que ce type de comportement puisse porter atteinte à l’image de ce sport. Nos règlements sont très coercitifs, à tel point que des athlètes marocains contrôlés positifs par le passé nous ont attaqués devant la Fédération internationale d’athlétisme.
(ndlr : Le dopage en athlétisme est resté d’une grande actualité en 2013 puisque de nombreux cas ont été enregistrés, notamment aux Etats-Unis, en Chine, en Turquie…)




