Corruption à la FIFA: le Maroc pointé du doigt

Le Maroc est soupçonné de corruption de dirigeants de la FIFA. 

Le Maroc est soupçonné de corruption de dirigeants de la FIFA.  . DR

Chuck Blazer, ancien haut dirigeant de la FIFA, a reconnu le versement de pots-de-vin par le Maroc et l'Afrique du Sud lors des processus d'attribution des Mondiaux de 1998 à la France et de 2010 à l'Afrique du Sud.

Le 04/06/2015 à 17h15

Un nouvel épisode du feuilleton FIFA vient ébranler le Maroc. Après la démission de Joseph Blatter, désormais dans le viseur de la justice américaine, Chuck Blazer explique avoir reçu des pots-de-vin de la part du Maroc.

Dans un document officiel, la justice américaine a précisé que Blazer avait été invité au Maroc par le comité de candidature local avec celui qui est désigné par la justice américaine sous le nom de «complice n°1». «Blazer était présent lorsqu'un représentant du comité de candidature marocain a offert un pot-de-vin au complice numérpo 1 en échange de sa voix pour le Maroc dans le scrutin pour le pays hôte de la Coupe du Monde 1998. Le conspirateur n°1 a accepté le pot-de-vin», précise ce document. Mais l'organisation du Mondial 1998 avait finalement été confiée en juillet 1992 à la France, alors concurrente du Maroc. La France avait remporté le scrutin par 12 voix contre 7.

Le scénario s'est reproduit pour la Coupe du Monde 2010, convoitée par l'Egypte, le Maroc et l'Afrique du Sud. Mais Blazer, entré au Comité exécutif de la FIFA, a cette fois été l'un des bénéficiaires directs. «A partir de 2004 et jusqu'en 2011, des membres du comité exécutif de la FIFA et moi-même, avons accepté des pots-de-vin en vue de la désignation de l'Afrique du Sud comme pays organisateur de la Coupe du Monde 2010 », a admis Warner au FBI qui l'a interrogé.

Ces aveux datent de 2013, mais leur révélation par la justice américaine après déclassification donne une ampleur supplémentaire à la crise sans précédent qui ébranle la FIFA. Ancien membre du Comité exécutif de la FIFA de 1996 à 2013 et longtemps secrétaire général de la CONCACAF (Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes) de 1990 à 2011, Blazer a plaidé coupable en novembre 2013 de racket, collusion, virements frauduleux, blanchiment d'argent et évasion fiscale.

Par Mohamed Darouiche
Le 04/06/2015 à 17h15