Les salons de coiffure du Maroc installés en zone 2 attendent impatiemment d'ouvrir leurs portes. Après trois mois de confinement imposé par l'état d'urgence sanitaire, seuls les coiffeurs de la zone 1 où les cas actifs de Covid-19 sont moins nombreux, ont été autorisés à reprendre leur activité. Ils ont tous ouvert leurs portes, mais le problème se pose pour les coiffeurs installés dans les galeries commerciales.
"A Agadir par exemple, ville située en zone 1, les sept coiffeurs d'une galerie commerciale ont dû baisser à nouveau le rideau, les autorités leur ayant expliqué qu'ils se trouvaient dans un lieu avec des risques de grand rassemblement", affirme Abdelkebir Amraoui, coordinateur de la Coalition nationale du secteur de la coiffure et de la beauté.
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Il précise que les autres coiffeurs dans des villes et provinces situées en zone 1 attendent impatiemment des clients. "Même si les mesures préventives ont été prises en matière d'hygiène, de réduction de capacité d'accueil et de respect de la distanciation sociale, les clients ne se bousculent pas au portillon, les gens ont peur".
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Pendant le confinement, beaucoup ont respecté les mesures préventives en restant chez eux et en ne recevant personne, mais d'autres n'ont pas hésité à faire appel à des coiffeurs à domicile. C'est pour cela qu'Abdelkebir Amraoui juge urgent d'ouvrir les salons. "Au moins, à l'intérieur du salon de coiffure, on peut contrôler le flux des clients, et avec le registre dans lequel ils inscrivent leur nom et leur numéro de téléphone, les autorités sanitaires peuvent joindre plus rapidement les cas contacts, les diagnostiquer et les traiter. Le risque de contagion sera moindre", plaide-t-il.
Les professionnels de la coiffure et de l'esthétique, réunis en association, ont proposé une série de mesures au gouvernement. Dans la liste des propositions sur lesquelles comptent s'engager les coiffeurs, on retrouve la réduction de moitié de la capacité d'accueil, la suppression de l'espace d'attente, des prises de rendez-vous par téléphone ou via internet, des kits d'esthétique stérilisés et jetables. Tout cela implique des frais supplémentaires pour les professionnels. "Qui va nous aider à supporter cette majoration des coûts?", demande Abdelkebir Amraoui. "Pour la reprise, on aimerait bien bénéficier d'une aide comme c'est le cas pour d'autres secteurs impactés par la crise", conclut-il.
Au Maroc, on compte près de 60.000 coiffeurs répartis sur l'ensemble du territoire national et qui sont tous sous la tutelle du ministère de l'Artisanat.