Zagora: l’électoralisme exclut des centaines d’agriculteurs des programmes de développement

La vallée du Drâa, dans la province de Zagora.

Revue de presseDes programmes de développement ont été lancés et des conventions de réalisation de projets d’infrastructures signées, couvrant cinq communes de la province. Une vingtaine d’autres s’en prétendent exclues. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 26/07/2024 à 23h14

Des milliers d’agriculteurs relevant d’une vingtaine de communes rurales dénoncent leur exclusion des programmes de développement engagés dans la province de Zagoura. C’est ce que rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 27 et 28 juillet, qui évoque des conventions de financement d’un montant de 560 millions de dirhams qui viennent d’être signées et qui ne couvrent pas ces communes.

Des milliers d’agriculteurs, de propriétaires terriens, d’habitants d’oasis, qui s’activent dans le domaine de l’agriculture solidaire n’ont pas été intégrés aux listes des bénéficiaires des conventions et des programmes locaux de développement agricole dans divers secteurs. D’après le quotidien, ces agriculteurs craignent que leur situation ne soit dictée par des considérations politiques.

Sinon, poursuit Assabah, comment expliquer que les 5.000 habitants de plusieurs communes de la province soient exclus de programmes qui bénéficient uniquement à cinq communes dont les présidents appartiennent pour la plupart au même parti?

Les personnes qui pâtissent de cette situation ont commencé par s’adresser aux autorités locales de la province, mais aussi à certains parlementaires et aux membres du gouvernement, leur expliquant la situation et, par la même occasion, les mettant en garde contre une éventuelle contestation collective des habitants des communes ainsi marginalisées.

Citant un syndicaliste local, Assabah rapporte que ce dernier accuse ouvertement certains parties de l’Office de mise en valeur agricole de Ouarzazate d’avoir «établi une liste des communes qui peuvent bénéficier des programmes de développement local et d’autres qui en seront exclues».

Ce qui, d’après le syndicaliste, est de nature à «attiser les tensions entre les habitants des communes de la région. Ces communes qui font face à une perpétuelle sécheresse et qui comptent sur les pouvoirs publics pour continuer à vivre de leur activité principale qui se limite à une agriculture vivrière et solidaire».

Le syndicaliste confirme que «le programme de développement auquel le gouverneur a donné le coup d’envoi, le 18 juillet dernier, se limite à cinq communes seulement. Toutes les autres ont été exclues».

Parmi les projets de ce programme, figurent deux stations mobiles de traitement des eaux saumâtres, ayant nécessité un investissement total de 8 millions de dirhams. Les cinq communes concernées bénéficient également d’un programme de retenue des eaux de pluie pour alimenter la nappe phréatique qui fait l’objet d’une convention d’un montant de 155 millions de dirhams, ainsi qu’un programme de construction de quatre barrages pour une enveloppe globale de plus de 150 millions de dirhams, en plus d’un projet d’assainissement liquide dans la commune de Taghbalt pour un investissement de 41 millions de dirhams.

Par Amyne Asmlal
Le 26/07/2024 à 23h14