Ces temps de crise et de coronavirus ont décidément révélé ce qu’il y a de meilleur, mais aussi ce qu'il y a de pire chez beaucoup de nos concitoyens. Sur ce dernier registre, c’est un élu, conseiller communal à El Kantour dans la province de Youssoufia et président d’une association à but non lucratif, qui s’est distingué. Il a, en effet, été impliqué dans une affaire d’escroquerie et déféré par les services judiciaires de la Gendarmerie royale de Youssoufia devant le procureur du roi au tribunal de première instance de la ville, révèle Al Massae dans son édition du mercredi 27 mai.
D’après le quotidien, tout a commencé quand le conseiller en question a été arrêté suite à une plainte déposée contre lui par le service juridique du site industriel El Kantour appartenant à l’Office chérifien du phosphate (OCP), qui l’accusait d’abus de confiance et d’escroquerie. Le mise en cause avait émis une demande de soutien financier au site précité, pour un montant de 36.000 dirhams destiné à la réparation d’un bus de transport scolaire. Un devis des pièces à changer et des coûts de main-d’oeuvre a même été présenté.
Citant des sources informées, le quotidien affirme que l’acteur associatif a obtenu l’accord de la société et que la somme en question a bel et bien été versée sur le compte de l’association qu'il préside. Le bénéficiaire s'est d'ailleurs engagé, par écrit, à procéder aux réparations nécessaires.
Dans une optique de transparence et de bonne gouvernance, la société donatrice a ensuite demandé à l’élu les justificatifs prouvant que le véhicule endommagé avait bien été réparé. Une requête restée sans réponse malgré les multiples relances. Les responsables locaux de l’OCP ont donc procédé aux vérifications d’usage et constaté, en présence d’un huissier de justice, que le bus était toujours à l’arrêt et qu’aucune action n’avait été menée. Sur la base d’un soupçon de détournement de la somme engagée, les services de l’OCP d'El Kantour ont demandé au président du tribunal de première instance de Youssoufia à consulter les comptes de l’association présidée par le conseiller communal. C’est ainsi qu’ils ont découvert que ce dernier avait procédé à deux retraits du montant accordé, en deux tranches et en liquide.
Après avoir convoqué le président-escroc, la Gendarmerie royale a également auditionné le trésorier de l’association, qui n’est autre que l'épouse du suspect. Les dires de l’un et de l’autre se sont avérés contradictoires. Une enquête a été ouverte, mais plusieurs questions posées à l’élu sont restées sans réponses, ce dernier ayant préféré se murer dans le silence sans apporter la preuve de son innocence. A la justice de dire son mot.