La ville De Oued Zem semble attirer les maîtres-chanteurs du net. Le dernier à y avoir sévi est un apprenti corbeau qui voulait faire chanter un parlementaire du parti de l’Istiqlal, élu grâce à la liste nationale des jeunes. L’individu, qui se faisait passer pour une fille libyenne, a fait la connaissance du jeune élu via Skype, le célèbre logiciel de visiophonie sur Internet. L’information figure ainsi en bandeau sur la Une d’Al Akhbar, qui ajoute que le malfrat a envoyé au parlementaire un lien renvoyant vers une vidéo le montrant en train de se masturber sur son lit.
Filmé à son insu
Le jeune député a cédé une première fois au chantage en payant 3.000 dirhams avant d’aller porter plainte devant le Procureur du Roi au Tribunal de Première instance de Témara. Le maître-chanteur lui a en effet demandé, la seconde fois, une somme de 30.000 dirhams que le député a déposée auprès d’une société de transfert d’argent. Les membres de la police ont pisté le suspect qui a retiré les fonds à Oued Zem en présentant sa carte d’identité, ce qui a permis de l’identifier. Mais, à l’heure actuelle, il court toujours.
Le dernier de la bande ?
Al Akhbar relie cette affaire au réseau de maîtres-chanteurs qui avaient mené une dizaine d’opérations mettant en cause de simples citoyens, des étrangers et des notables. Cinq membres de cette bande ont été arrêtés fin novembre dernier. Un ressortissant du Golfe s’est même donné la mort après la multiplication des rançons du silence. Le mois passé, la justice a condamné un jeune récidiviste qui avait extorqué de l’argent à un homme filmé dans une situation compromettante.
Les affaires de ce genre se multiplient donc de façon inquiétante depuis plusieurs mois. Leur recrudescence requiert une attitude ferme pour décourager ces incursions dans la vie privée. Le projet de loi durcissant les peines contre ce genre d’individus a le mérite de susciter le débat sous la coupole où la question de la protection de la vie privée des citoyens est soulevée.







