A la prison Oukacha, un espace en particulier tranche radicalement avec le décor auquel on pourrait s’attendre dans un établissement carcéral. Inauguré en 2003 par le roi Mohammed VI, Dar Al Oumahate (La Maison des Mamans) ressemble davantage à un îlot résidentiel avec, en prime, une crèche. Et pour cause, il s’agit de l’aile réservée aux femmes condamnées à des peines privatives de liberté mais qui, au moment du jugement, étaient soit enceintes soit mères d’un nouveau né.
«Cet espace répond aux besoins tant de ces femmes que de leurs enfants, que ce soit en terme d’équipements ou de distanciation par rapport aux autres détenues. Il offre ainsi 12 pièces où ces mamans vivent avec leurs enfants, à raison d’une chambre pour deux adultes. Et nous veillons en particulier à ce que les enfants ne manquent de rien, que ce soit en lait, couches, médicaments ou d’autres besoins», explique Fatima Aqbich, directrice de l’aile réservée aux femmes à Oukacha.
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Les enfants de moins de deux ans sont pris en charge à l’intérieur de l’établissement carcéral. Si leurs mères s’occupent de les nourrir et les laver le matin, le reste de la journée, ils sont confiés à une nounou dédiée, relevant, elle, de la société civile. A partir de deux ans, ils sont inscrits dans des écoles situées en dehors de l’établissement carcéral. «Un transport leur est dédié et ils y restent toute la journée tout comme ils bénéficient de programmes de sorties et d’excursions», précise Fatima Aqbich. Et de souligner que les femmes qui arrivent enceintes accouchent en dehors de la prison. Et l’établissement carcéral ne figure sur aucun registre comme lieu de naissance de ces bébés.
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Les mères, elles, bénéficient de trois programmes de formation professionnelle (couture, boulangerie, pâtisserie…). Des cours d’alphabétisation leur sont également dispensés avec le concours du Conseil des oulémas. Tout comme des Mourchidates les accompagnent tous les vendredis à travers des formations religieuses et civiques. A cela s’ajoutent des activités sportives avec un coach dédié et…du yoga.
«Le but est de les outiller pour traverser au mieux leur période de détention et, surtout, réintégrer le plus rapidement et de la meilleure manière la société par la suite», conclut Aqbich. Interrogées par Le360, des détenues femmes affirment apprécier ces efforts. En espérant que leurs lendemains en dehors de la prison soient meilleurs, pour elles et les leurs.