Vidéo. Rencontre avec le créateur de la plateforme Machi Rojola qui milite pour une masculinité positive

Soufiane Hennani

Soufiane Hennani . DR

Le 14/11/2020 à 14h36

VidéoLa plateforme digitale Machi Rojola sera officiellement lancée le 1er décembre. Son objectif? Amener à repenser la masculinité et la place des hommes dans la société patriarcale, promouvoir la masculinité positive plutôt que toxique. C'est ce que nous explique son créateur Soufiane Hennani.

Qui est Soufiane Hennani?

Je m’appelle Soufiane Hennani, j’ai 28 ans, je suis doctorant chercheur en biologie médicale à la faculté de médecine de Casablanca. Je suis le concepteur du projet Machi Rojola dont l’objectif est de promouvoir les masculinités positives.

Machi Rojola, qu'est-ce que c'est plus concrètement?

Nous croyons aux masculinités au pluriel. C’est important pour nous de le dire. Machi Rojola est une plateforme digitale qui se veut un espace de réflexion, d’échanges, de sensibilisation, d’information pour un débat de fond sur ce qu’on appelle aujourd’hui l’égalité hommes femmes. A travers cette plateforme, dans les prochaines semaines, nous allons lancer un podcast en partenariat avec la Fondation Heinreich Boel, à travers lequel nous voulons initier une lutte contre les masculinités toxiques.

Nous invitons plusieurs experts, des personnages publics, pour aborder ces questions. Nous avons avec nous la grande féministe Asma Lamrabet qui nous parle des masculinités dans l’Islam, ainsi que le professeur Dialmi qui a beaucoup travaillé sur les masculinités au Maroc.

Les interventions seront menées en darija. Cela nous a paru important dans une démarche de vulgarisation, pour toucher le grand public, expliquer au plus grand nombre que les masculinités positives ne représentent pas un concept venu de l’Occident, et amener à réfléchir sur ces questions dans un contexte marocain. Asma Lamrabet l’explique très bien dans le podcast lorsqu’elle nous dit que le prophète de l’Islam n’avait pas le cœur dur, mais plutôt doux. On parle aussi de Allal El Fassi qui était féministe et qui a défendu la scolarité des femmes, au milieu du siècle dernier.

Les masculinités positives, c’est quoi?

Les masculinités positives, c'est lutter contre les violences faites aux femmes et reconsidérer la place des hommes dans notre société en luttant contre le «manspleening» [un concept féministe né dans les années 2010 qui désigne une situation où un homme explique à une femme quelque chose qu'elle sait déjà, voire dont elle est experte, sur un ton paternaliste ou condescendant, Ndrl].

Machi Rojola, un mouvement pour défendre les hommes contre les stigmatisations des femmes?

Nous nous considérons comme alliés des femmes et alliés des féministes. Il y a le féminisme, mais il y a aussi la masculinité positive qui remet en question les comportements des hommes. C’est important pour nous d’expliquer que nous ne sommes pas des masculinistes. Dans la littérature ou même dans les mouvements qui existent de par le monde, les masculinistes défendent les hommes contre les femmes. Alors que nous, au contraire, nous voulons impliquer les hommes dans un processus inclusif au profit du féminisme, des femmes et de la justice sociale.

Par Qods Chabaa et Abderrahim Ettahiry
Le 14/11/2020 à 14h36