Les motivations de cette grève, incompréhensible en cette période de crise sanitaire, reposent sur deux revendications.
La première, concerne le personnel des mouqata’a, détenteur d'une attestation de «chargé d'administration», qui réclame sa titularisation, la seconde, est le fait que les caisses des mouqata’a sont actuellement vides d'argent.
Les «chargés d’administration» revendiquent sans succès, depuis 2013, date de leur dernière promotion, leur passage, dans la grille des salaires des fonctionnaires de l’Etat, de l'échelle 10 à l’échelle 11, ce qui leur vaudrait une augmentation conséquente de leur revenu mensuel.
Jusqu'ici, aucune entente n'a encore pu être trouvée entre les centrales syndicales à l’origine de cette grève, et les autorités, représentées par la wilaya de Rabat-Salé-Kénitra et la municipalité de Rabat.
Chaque partie tire la couverture à soi, et ce sont, au final, les habitants de Rabat qui paient les frais de cette grève, que beaucoup qualifient d’«immorale», voire d’«incivique».
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Irrité, un R’bati, M.K., a dit tout son désarroi d'être venu de la lointaine banlieue de la capitale, Ain aouda, distante de 40 km, sans pouvoir obtenir le document administratif dont il a besoin.
«Je regrette que cette grève ait lieu dans ce contexte particulier», s’indigne-t-il, faisant allusion à la pandémie du coronavirus.
Mohamed Seddiki, le maire de Rabat, élu du PJD, a expliqué, dans une déclaration pour Le360, que ses collaborateurs ont reçu «les syndicats, et Monsieur le wali va débloquer les fonds nécessaires. Nous voulons qu'ils [les syndicats, Ndlr] soient à la hauteur de leurs responsabilités en évitant ces scénarios».
«Puisque l'esprit du dialogue existe, il faut que toutes les volontés agissent pour résoudre» le problème de la formation de ces agents municipaux, et celui des budgets, a expliqué le maire de la capitale, d’un ton apaisant.
Khadija Zoumi, syndicaliste et membre du comité exécutif de l'UGTM (syndicat affilié à l’Istiqlal, dans l’opposition), invite quant à elle le gouvernement à trouver «une solution au problème de la formation des agents et à la régularisation du personnel détenteur d'un titre "flou" de chargé d'administration».