La mise en garde des ministères de la Justice et de l’Intérieur contre des citoyens qui voulaient se substituer à la justice n’ont visiblement pas trouvé écho à Boumya. Dans ce patelin perdu sur la route de Midelt s’est joué, ce jeudi 15 juillet, l’acte final de la série noire de ce mois de Ramadan au long duquel on a vu des Marocains se faire justice eux-mêmes en intimidant ou en tabassant des personnes qu’elles considéraient dans le tort. Et cette fois-ci, les circonstances ont été des plus dramatiques… Il y a eu mort d’homme et les jours d’un deuxième sont en danger.
Visiblement les deux hommes tabassés à mort sont des brigands de petits chemins. Au petit matin de ce jeudi 15 juillet, ils avaient croisé la route d’un petit éleveur qui prenait la direction du souk de Boumya. Les deux voleurs l’ont délesté de plus de 2.000 dirhams, apprend Le360 de sources sécuritaires locales. Sauf que quelques heures plus tard, ils tombent entre les mains des autres éleveurs, solidaires avec l’un des leurs. Ils arrivent alors à récupérer l’argent volé, mais seulement après avoir lynché à mort les deux suspects à coups de massues et de pierres. Le premier, la cinquantaine, a succombé à ses blessures avant même d’atteindre l’hôpital provincial de Midelt, alors que le deuxième (la vingtaine) y est toujours plongé dans le coma des suites de blessures graves à la tête.
Selon des sources locales, l’enquête n’a encore abouti à aucune arrestation de suspects parmi la foule impliquée dans cet homicide collectif. Mais il est évident que ce crime ne peut rester impuni. Les autorités ne peuvent se permettre de tolérer qu’une foule condamne à mort un individu et va même jusqu’à exécuter sa sentence dans un cérémonial de lapidation qui nous ramène des siècles en arrière. A défaut, ce serait le retour à cette ère de "blad siba"(Le pays de l'anarchie), une époque où l’on disait d'ailleurs que le souk "prenait des âmes".