Vidéo. Faut-il mettre fin au moratoire sur l'application de la peine de mort?

Le360

Le cruel assassinat dont ont été victimes les deux touristes scandinaves, le 17 décembre 2018 près d'Imlil, dans le Haut Atlas, relance le débat sur l'application de la peine de mort au Maroc, son éventuelle abolition ou la poursuite du moratoire mis en oeuvre depuis 1993. Voici deux avis opposés.

Le 02/01/2019 à 15h56

L'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) renouvelle sa ferme position concernant l'abolition de la peine capitale.

"De nombreux pays démocratiques ont aboli la peine de mort. L'application de cette peine au Maroc ne va ni mettre fin à la violence et aux crimes, ni les réduire", a déclaré à le360 le président de l'OMDH, Boubker Largou.

Cet acteur associatif indique, à titre d'exemple, que les pays scandinaves ont aboli la peine de mort. En ce qui concerne le royaume, Boubker Largou rappelle que la peine de mort n'est plus appliquée depuis 1992 . "La justice continue de prononcer des peines capitales et le nombre des condamnés à mort dans les prisons varie entre 100 et 140 au maximum", précise-t-il. 

De leur côté, les défenseurs de cette sentence (et ils sont nombreux) ont une explication diamétralement opposée.

"Il faut rétablir la peine de mort et réactiver son application, car la réponse à la sauvagerie des crimes commis renvoie aux préceptes de la religion et aux dispositions du code pénal", estime Mohamed Karout, avocat au barreau de Rabat, spécialisé dans les questions liées au terrorisme.

"On défend le droit à la vie pour les terroristes présumés, mais on oublie le droit à la vie des victimes. Le droit à la vie suppose l'application de l'arsenal juridique dissuasif existant. La meilleure dissuasion se trouve dans l'application de la peine de mort", insiste ce ténor du barreau de la capitale. 

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 02/01/2019 à 15h56