Abdelfattah est marchand ambulant. Du jour au lendemain, consigne de confinement pour tous oblige, il s'est retrouvé sans revenus.
«Je n’ai rien, car je dépensais ce que je gagnais chaque jour», explique ce père de famille, qui élève trois enfants.
«Il y a mes frères qui m’aident, mais je ne peux pas compter sur eux indéfiniment car ils ont, eux aussi, leurs propres soucis à gérer», indique-t-il, non sans gêne. La gêne de ceux qui savent rester dignes, même face à une grande détresse.
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Dans ce même quartier, Abdelhakim, restaurateur ambulant, et père de cinq enfants, s’estime quant à lui heureux de ne pas être locataire et tributaire d'un loyer à verser. «J’ai vu des voisins déguerpir de leur maison, car ils ne peuvent plus s’acquitter du montant de leurs loyers», se désole-t-il.
Le voisin de Abdelhakim est électricien, lui aussi travailleur journalier, payé à la tâche, pour les bricolages et les réparations qu'il effectue ici et là. Et pour lui aussi, son activité est morte. «On me sollicite rarement, et c’est généralement en cas de panne», nous explique-t-il.
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Mostafa se retrouve lui aussi dans la même situation. Ce menuisier, qui perçoit un salaire journalier, espère que le pays va réussir à venir à bout de l’épidémie, afin qu'il puisse retrouver un cours de vie normal.
Tous ceux auxquels l'équipe dépêchée par Le360 a parlé, dans ce quartier populaire de Casablanca émettent le même souhait: voir les autorités faire un geste en leur faveur, étant donné qu’ils ne bénéficient d’aucune prestation sociale de l'Etat ou d'une quelconque solution de repli.