Le360 s'est rendu sur cette corniche où les barcassiers exercent leur métier. A bord des flouquas, ils relient les deux rives de l'oued qui sépare la Kasbah des Oudayas, où vivaient, autrefois, des corsaires convertis à l'islam, et la plage de Salé, où vivaient d'autres corsaires, morisques expulsés d'Andalousie dès 1492, sous le règne d'Isabelle la Catholique... Mais revenons en ce XXIe siècle, où ces barcassiers, exerçant un métier plus que centenaire, ont dit leur vive préoccupation, devant les difficultés qu'ils affrontent au quotidien.
"Ces dernières années, [notre] situation professionnelle s'est dégradée en raison notamment de l'absence d'une couverture sociale. La crise de la Covid-19 a affecté notre situation", explique, pour Le360, Khalid, propriétaire d'une de ces barques, et papa d'une fratrie.
Lire aussi : Pollution du Bouregreg: le gouvernement s'exprime enfin et se rend à l'évidence
Khalid dit avoir hérité cette barque de son père: "la plupart des membres de notre profession sont pratiquement des héritiers ou des locataires de licences de transport fluvial" sur l'oued.
Indépendamment de ce problème, la corniche longeant l'embouchure reste aujourd'hui un des lieux les plus prisés de la capitale. Les week-ends, de jeunes baigneurs viennent se rafraîchir dans les eaux d'un vert profond du Bouregreg, ou des pêcheurs à la ligne s'adonnent à leur passion. Mais plus question de remonter un Chabel... L'alose, qui fréquentait autrefois cet oued emblématique du Maroc, a, lui, disparu de ses eaux...
Toutefois, l'embouchure du Bouregreg reste un lieu touristique incontournable de la capitale et de sa voisine, Salé, et doit son cachet d'aujourd'hui au vaste et ambitieux plan de réaménagement dont fait l'objet la vallée du Bouregreg.
