L’émotion était palpable parmi l'assistance, ce mercredi 15 avril, quand la toute première femme testée positive au Covid-19, est sortie de l’Hôpital de Maternité, qui rélève du CHU Ibn Sina de Rabat. Entourée de l'ensemble du personnel soignant de cet établissement, ce fut sous de généreux applaudissements que cette jeune femme, âgée de 18 ans, originaire de la ville de Témara et enceinte de cinq mois, est montée à bord d'une voiture.
Désormais rétablie, elle s'est rendue dans l'un des hôtels de la capitale, où une chambre a été mise à sa disposition pour toute la période que durera sa convalescence.
«Tout le monde était aux petits soins avec moi et je n’ai manqué d’absolument rien. Je remercie tous nos médecins et infirmiers et vive le roi», s’est-elle timidement contentée de commenter devant notre camér, juste avant de partir.
Cette jeune femme fait partie des 24 cas de femmes enceintes que compte le Maroc, qui ont été testées positives au coronavirus.
«Deux cas se sont révélés positifs et nous nous réjouissons d’assister aujourd’hui à la première guérison», explique le professeur Houcine Maâouni, directeur de la Maternité du CHU Ibn Sina, un énorme complexe hospitalier relevant de la santé publique, communément appelé l'hôpital du Souissi.
La vie d'une autre patiente, actuellement traitée dans cet établissement hospitalier de la capitale, n’est pas en danger et elle suit sereinement son traitement.
Ayant aménagé une aile dédiée aux patients traités après avoir été testés positifs au Covid-19, avec une zone tampon permettant de trier les potentiels patients par le personnel soignant, et des pièces de mise à l'isolement, la Maternité du CHU Ibn Sina continue de recevoir des femmes enceintes n'étant pas contaminées par le Covid-19.
Le Pr Maâouni a indiqué que l’établissement qu’il dirige accueille en moyenne 17.000 accouchements chaque année.
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`Une précision de taille nous a par ailleurs été apportée quant aux traitements réservés aux femmes enceintes contaminées par le coronavirus: la chloroquine, traitement de référence, adopté dans le protocole des soins préconisé par le ministère de la Santé, n’est pas de rigueur dans leur cas.
«Il n'y a pas de consensus en matière de chloroquine pour les femmes enceintes au sein de la commission scientifique et technique du ministère de la Santé. Le traitement que nous avons administré était donc à base d’azithromycine {le principe actif d'un antibiotique commercialisé sous forme de plusieurs présentations médicamenteuses, Ndlr} et ce, sur une durée de quatre jours», explique le chef du service d'obstétrique de la Maternité du CHU Ibn Sina.
Et à propos de la santé de son bébé? «Nous l’avons mise sous échographie, sans recourir à aucun prélèvement, et étroite surveillance. Et tous les indicateurs sont au vert quant à sa bonne santé», indique, rassurant, ce docteur en médecine.
Cette jeune femme, actuellement convalescente, s’était présentée à cette maternité, avec de la fièvre et une légère extinction de la voix. Ces symptômes qu'elle présentait l'ont faite admettre dans cet établissement, où elle a été soignée pendant 14 jours, précise Maria Hama, infirmière-chef au sein de l’unité d’isolement du Covid-19.
Entre les traitements qu'elle a reçus, le soutien psychologique qui lui a été apporté, et des conditions d'hospitalisation selon les normes requises de sa période d’hospitalisation, cette patiente a pu se rétablir, «et nous ne pouvons que nous réjouir de son rétablissement», témoigne Maria Hama.