Vidéo. Covid-19: la DGSN au coeur des «foyers» de non-respect de l’état d’urgence sanitaire

khalil Essalak

A la veille du mois sacré du ramadan, les agents de la Direction générale de la sûreté nationale redoublent de vigilance quant aux récalcitrants à l’état d’urgence sanitaire. Le360 les a accompagnés au coeur de l’arrondissement Moulay Rachid à Casablanca. Reportage.

Le 24/04/2020 à 15h20

Les agents de la Direction générale de la sûreté nationale font preuve de plus de fermeté afin de faire respecter l’état d’urgence sanitaire imposé par la propagation du coronavirus au Maroc. Les habitants se sont montrés généralement réceptifs aux consignes de sécurité et de précaution pour éviter le pire, toutefois des «foyers» de récalcitrants au confinement persistent. Il s’agit notamment de certains quartiers populaires à forte densité, dans les grandes villes.

Plus grande ville du Maroc, Casablanca arrive en tête des cas contaminés par le Covid-19. Le ramadan approchant, la crainte d’une montée des actes d’insubordination est réelle. Au risque de voir se multiplier les cas de contamination par le coronavirus. C’est pour remédier à ce risque que les forces de l’ordre se sont mobilisées. Le360 en a été témoin, jeudi 23 avril dans l’arrondissement Moulay Rachid. Passants, marchants ambulants, motocyclistes, automobilistes… Tous sont passés au peigne fin de la force publique.

Vers 18 heures, heure à laquelle toutes les activités et la circulation doivent cesser, suivant les disposition du décret-loi sur l’état d’urgence sanitaire, les forces de l’ordre, soutenus par des blindés des Forces armées royales, ont entamé leur tournée sur le terrain pour amener ceux qui se trouvent encore sur la voie publique à regagner leurs domiciles. Cette intervention s’est prolongée jusque tard dans la nuit.

Au coeur de cette opération, les quartiers dits «chauds». «A travers son suivi quotidien des événements en relation avec l’état d’urgence sanitaire, le préfecture de police de Casablanca a noté que certains quartiers ne respectaient pas comme il se devait les dispositions de la loi en la matière. Des récalcitrants se refusent toujours aux règles et dispositions relatives au confinement», constate Hamid El Bahri, préfet-adjoint de la police de la capitale économique.

«Ces quartiers constituent de ce fait de véritables foyers potentiels de propagation du coronavirus et les récalcitrants représentent ainsi un danger pour eux-mêmes et pour les autres. C’est la raison pour laquelle nous les maintiendrons sous haute surveillance les prochains jours pour établir l’ordre. Si la sensibilisation ne suffit pas, nous appliquerons la loi», avertit Hamid El Bahri.

Pour rappel, les opérations sécuritaires menées pour imposer l'état d'urgence sanitaire décrété pour enrayer la propagation du coronavirus ont permis l’interpellation, jusqu’à hier, jeudi 23 avril, d’un total de 61.129 personnes au niveau de l'ensemble des villes du royaume, dont 32.725 ont été déférées devant les parquets compétents, après la procédure de la garde à vue. A elle seule, la préfecture de police de Casablanca a enregistré 8.309 arrestations.

Rappelons également que dès demain, samedi, premier jour du ramadan, tous les déplacements nocturnes entre 19 heures et 5 heures du matin sont strictement interdits. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur soulignait hier qu’il est formellement interdit aux citoyennes et citoyens de se déplacer en dehors de leur domicile ou de se trouver sur la voie publique pendant cette tranche horaire que ce soit à pied, ou à bord de différents véhicules de transport, à l’exception des personnes travaillant ou exerçant dans les secteurs et activités vitaux et essentiels.

Les autorités locales et les services sécuritaires «veilleront à l’application des mesures du contrôle strict à l’endroit de quiconque se trouvant sur la voie publique en dehors des restrictions annoncées dans le communiqué, sous peine de poursuites judiciaires dans le cadre des dispositions du décret-loi relatif à l’état d’urgence sanitaire et aux procédures de sa déclaration, en particulier l’article 4», ajoute le ministère de l'Intérieur.

Cet article prévoit une peine de prison allant de 1 à 3 mois et des amendes comprises entre 300 et 1.300 dirhams contre les contrevenants.

Par Fatima El Karzabi et Khalil Essalak
Le 24/04/2020 à 15h20