L’affaire du professeur Abdelilah Oualhous agressé à Ouarzazate continue de faire couler beaucoup d’encre. Cet enseignant en histoire et géographie au Lycée Sidi Daoud a été victime d’une violente attaque de la part d'un de ses étudiants, et ce en plein cours.
La vidéo témoignant de cette agression a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et a affolé la Toile. «Il faut dire que l’acte est grave et emblématique d’une véritable faillite: celle de la famille, de la société civile, de l’école, et des institutions publiques», déclare à le360 Lahcen Souidi, le président de l’association «Touche pas à mon professeur», créée il y a deux ans à Marrakech.
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L'association a publié un communiqué dénonçant l’agression dont a été victime ce professeur. «Le vrai rôle de l’école a disparu, nous avons besoin de réhabiliter l’école publique le plus vite possible et de protéger l'enseignant», précise le texte.
«Il n’est pas normal que les agents de sécurité soient installés uniquement aux portes de l’école et soient inexistants à l’entrée des classes», ajoute Lahcen Souidi qui souhaite une protection pour les professeurs, mais aussi la réactivation du système des sanctions pour les étudiants et celle du conseil disciplinaire.
Le président de l’association «Touche pas à mon professeur» rappelle que ces actes que rien ne justifie ne datent pas d’hier. «Le feuilleton des agressions envers les professeurs a démarré il y a pas mal d’années déjà, mais il est vrai que le phénomène a connu une recrudescence».
L'établissement dans lequel s'est déroulée l'agression a lui aussi publié un communiqué. «Nous les professeurs du Lycée Sidi Daoud, nous exprimons notre solidarité avec le professeur agressé et nous demandons au ministère de l’Éducation nationale de supprimer toutes les circulaires qui limitent les prérogatives des conseils disciplinaires et en particulier la circulaire 867/14», peut-on lire dans ce document. La circulaire en question intérdit en effet le recours à l'expulsion ou la suspension d'un élève comme sanctions que peut prononcer un Conseil disciplinaire. Elle recommande plutôt le recours à des travaux d'intérêt général pour éviter que l'élève ne manque des cours qu'il ne peut ratrapper plus tard. Ceci limite donc le pouvoir de sanction des Conseils de discipline et permet aux élèves indisciplinés de profiter d'une certaine impunité.
En plus des dénonciations par le biais de communiqués et de déclarations aux médias, les syndicats des enseignants ont organisé une grève à Ouarzazate et dans sa région ce mardi 7 novembre. Ils annoncent également une grève générale pour le 9 novembre afin d'exprimer leur ras-le-bol, suite aux agressions récentes ayant touché des membres de leur profession.
La semaine dernière, à Tiznit, une enseignante du privé, agressée au sortir de son école, sur le chemin menant vers la gare routière, a reçu une grosse pierre en plein visage. Elle souffre de graves blessures et selon nos dernières informations, elle serait toujours en soins intensifs à l’hôpital provincial de Tiznit.
Scène de l'agression de l'enseignant à Ouarzazate.