Presque la moitié des enfants abandonnés (51%) sont de sexe masculin. 80% des filles abandonnées alimentent le marché des bonnes. Pour autant, le Maroc a ratifié deux conventions internationales, à savoir la convention 138 de l’OIT (Organisation internationale du travail) interdisant le travail des enfants de moins de 15 ans, et la convention 182 interdisant les pires formes d’emploi pour les mineurs âgés de 15 à 18 ans. Mais, on le sait, entre la théorie et la pratique, il existe un fossé.
Une étude sur les enfants en situation de handicap abandonnés dans les institutions, réalisée par l’ONG «Handicap International» en partenariat avec l’Union européenne, l’UNICEF ainsi que d’autres institutions, a porté sur 18 villes marocaines et 22 institutions. Lors de la présentation des résultats de cette étude, au siège de la Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation, un responsable a choqué l’assistance en révélant qu’un citoyen français a «acheté» un enfant marocain abandonné au prix de 2.000 dirhams. Le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum, traitant de cette étude dans son édition du vendredi 19 décembre, rapporte que «70% des enfants en situation de handicap mental, le sont de naissance. Que les enfants âgés de deux ans et plus ne peuvent s’intégrer dans les institutions marocaines».
Des chiffres et des êtresL’étude susmentionnée révèle que 20% des 5.040 mères célibataires ont mis au monde des enfants handicapés mentaux. 64% d’entre elles les prennent en charge, 36% refusent à cause de leur situation précaire. Se pose, donc, avec acuité la question de la prise en charge puisque, selon Akhbar Al Yaoum, le coût d’un enfant handicapé atteint 5.000 DH à Casablanca, 3.500 à Marrakech. «Des chiffres, commente cette publication, qui sont loin de la moyenne escomptée : 6.000 à 7.000 DH pour chaque enfant handicapé dans les centres socioéducatifs». Ceci sans parler du manque de personnel qualifié, de la carence de moyens et d’infrastructures adéquates… Ajoutons à cela le bras de fer entre les associations et la ministre de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui, estampillée PJD.
En outre, un sit-in est prévu, dimanche 21 décembre, devant le Parlement auquel participeront 70 associations, regroupées dans un collectif sous le nom de l’Union nationale des associations œuvrant dans le handicap mental (UNAHM). Vu la teneur du rapport suscité, il en faudra beaucoup plus que ça pour éveiller les consciences.