Il dépose une plainte et se fait arrêter

Plage de Harhoura. 

Plage de Harhoura.  . DR

Revue de presseUne plainte contre un réseau spécialisé dans l’émigration de clandestins à partir de Harhoura a déclenché une vaste enquête de la part de la gendarmerie royale. Celle-ci va découvrir que l’auteur de la plainte n’est autre que le chef de ce réseau criminel. Une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 27/10/2024 à 18h22

Auteur d’une plainte dénonçant des opérations d’émigration clandestine déposée auprès de la Gendarmerie royale de Harhoura, opérations orchestrées depuis une plage de Témara, un individu a été accusé d’être le chef d’un réseau spécialisé dans ce trafic.

Dans son édition du lundi 28 octobre, Al Akhbar rapporte que le juge d’instruction près la Cour d’appel de Rabat a ordonné, ce week-end, la mise en détention de quatre personnes dans le cadre d’une enquête sur un réseau d’immigration clandestine, opérant depuis la plage de Harhoura entre 2019 et 2022. Parmi les concernés se trouvent trois femmes, âgées entre 32 et 58 ans, ainsi qu’un homme né dans les années 1970. Ces quatre personnes font partie d’un total de sept, dont un chauffeur de taxi, un camionneur opérant dans le transport international et un ancien gendarme.

Mais le plus surprenant dans cette affaire, explique le journal, est que le principal accusé n’est autre que celui par qui est venue la plainte ayant déclenché cette enquête. Il y a à peu près deux mois, il a en effet dénoncé un réseau d’immigration clandestine opérant depuis la plage de Témara et d’autres plages de la région.

Après le dépôt de cette plainte, le parquet à confié l’affaire à la Brigade judiciaire de la gendarmerie royale. Cette dernière, ajoute le journal, a été surprise de découvrir, dès les premières investigations, que le plaignant n’était autre que le chef présumé d’un réseau de trafic d’êtres humains et d’immigration clandestine. Il a été dénoncé par une dizaine de victimes de ce réseau, qui ont affirmé qu’il s’agissait de la personne qui recevait de leur part de l’argent pour les aider à immigrer clandestinement, mais sans pour autant que cela ne se concrétise. En tout, 35 victimes présumées de ce réseau ont été identifiées et entendues, avant que ce ne soit le tour du principal accusé.

Les auditions de ce dernier ont par la suite permis de remonter jusqu’à trois femmes membres de son réseau et impliquées dans ses affaires criminelles, tandis que l’enquête se poursuit pour connaître le degré d’implication des trois autres personnes soupçonnées.

Comme le précise la publication, il n’est pas exclu que la liste des suspects dans cette affaire s’allonge, puisque les noms d’autres individus sont également souvent revenus lors des auditions, en particulier celui d’une personne citée plusieurs fois par le principal accusé dans ses déclarations aux enquêteurs.

En attendant d’en savoir plus, Al Akhbar rappelle que la plage de Harhoura, à l’instar d’autres plages de cette région, avait connu une forte activité des réseaux spécialisés dans l’immigration clandestine lors de la période 2019-2022, et en particulier lors de la crise sanitaire. Des dispositifs sécuritaires importants ont dû être déployés sur place pour mettre en échec plusieurs tentatives organisées par ces réseaux.

Par Fayza Senhaji
Le 27/10/2024 à 18h22